Montréal, le 21 novembre 2018. – « La position de la Centrale dans ce dossier est claire : pour nous, le déploiement des maternelles 4 ans doit se faire dans les milieux défavorisés, en complémentarité avec le réseau public des services éducatifs à la petite enfance, dans le respect des besoins et des réalités des milieux. Ce sont ces enfants qui ne fréquentent pas déjà des services éducatifs à la petite enfance qui doivent y avoir accès. »
Telle est la réaction de Sonia Ethier, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), à l’annonce du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, de mettre sur pied 220 classes de maternelle 4 ans pour la prochaine rentrée scolaire. Rappelons que c’est environ le double de ce qui a été créé cette année.
Une position qui fait consensus
Mentionnons que la position de la CSQ est partagée par le Rapport de la Commission sur l’éducation à la petite enfance publié en 2017 et résultant d’une grande consultation qui a fait le tour du Québec.
« On se demande vraiment où s’en vont le ministre et le gouvernement avec leur obsession d’implanter des maternelles 4 ans à tout prix. A-t-on pris en compte les changements annoncés par la révision des indices de défavorisation des milieux? Est-ce que le nouveau ministre de la Famille a été consulté dans ce dossier? Est-ce qu’il est d’accord avec cette position? », souligne d’entrée de jeu la présidente de la CSQ.
Les services éducatifs à la petite enfance sont de qualité
La CSQ déplore que, dans ce débat, on semble mettre complètement de côté la qualité des services éducatifs à la petite enfance en centre de la petite enfance (CPE) ou en milieu familial : « Ce sont pourtant des services déjà disponibles. Ils ont l’obligation d’avoir un programme éducatif, la qualité y est encadrée. Le gouvernement n’est-il pas en train de créer un problème où il n’y en a pas? Pour le moment, on ne sent pas d’écoute du ministre dans ce dossier. On a la chance, au Québec, de s’être déjà doté d’un réseau public éducatif à la petite enfance accessible et de qualité, il ne faudrait pas l’oublier. Il faut plutôt valoriser cette richesse collective et les intervenantes qui y travaillent », ajoute Sonia Ethier.
Des problèmes d’infrastructure
Pour la leader syndicale, le déploiement soulève également des questions en termes d’infrastructure : « On manque déjà de places dans plusieurs écoles pour les classes du primaire et du secondaire. Quand le gouvernement annonce de nouvelles classes, est-ce qu’il prévoit de nouveaux lieux pour ces classes? »
Vision globale en éducation et en petite enfance
Enfin, Sonia Ethier rappelle que les acteurs du milieu de l’éducation s’entendent pour dire que ce dont les tout-petits ont besoin pour favoriser leur développement, ce sont des services éducatifs de qualité. « J’invite donc le gouvernement Legault à avoir une vision plus globale de ces deux réseaux, en tout respect du personnel qui y travaille et des défis qu’ils rencontrent au quotidien pour remplir leur mission avec succès auprès des enfants qui leur sont confiés », conclut la présidente de la CSQ.