Santé

Manifestations contre le privé en santé à Laval et en Gaspésie

6 juin 2024

Nos syndicats de la santé ont organisé des actions dans le cadre de la Semaine nationale d’actions régionales de la Coalition Solidarité Santé. Au son de l’iconique Danger Zone, ils ont rappelé que les vrais « Top Gun » en santé, ce sont les membres du personnel!

Par Gabriel Danis, conseiller CSQ

Une centaine de membres du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ), profitant de leur assemblée générale de déléguées et délégués, se sont invités devant le Laboratoire Biron express de Laval pour dénoncer la privatisation en santé.

Des « Top Gun » à la rescousse!

Arborant la symbolique du film Top Gun (lunettes de soleil proéminentes et avions miniatures en prime!), les membres sont venus dénoncer le mirage que représentent le secteur privé et l’arrivée de gestionnaires-héros qui vont tout régler.

« Santé Québec contrôlera tout à partir de Québec. Que restera-t-il comme autonomie pour les régions? Avec la création de Santé Québec, on dévalorise encore le travail du personnel du réseau public et on favorise le développement de l’entreprise privée à but lucratif. Pour nous, la santé de la population ne devrait jamais être liée à la recherche de profits de quelques privilégiés », affirme Lise Goulet, présidente de la Coalition Solidarité Santé.

Quand le public subventionne le privé!

Le gouvernement choisit d’orchestrer un système où l’État subventionne les compagnies privées pour qu’elles dispensent des soins de santé. On rassure la population en lui disant qu’elle n’aura rien à payer, car ce sera couvert par la carte d’assurance maladie, mais finalement ce sont les Québécoises et les Québécois qui, collectivement, par le biais de leurs impôts, assumeront des coûts beaucoup plus élevés en santé afin de couvrir la portion importante de profits inhérente à la médecine privée.

« En centralisant aux niveaux régional et national avec les réformes Barrette et Dubé, on rend de plus en plus inefficace le réseau de la santé. Nous croyons que ces échecs sont planifiés par ceux qui initient et appuient ces réformes. On affaiblit le réseau pour en faire un mauvais compétiteur et ainsi mieux le privatiser et augmenter les profits des entrepreneurs privés. Quant aux problèmes des citoyennes et citoyens lavallois, ils se trouvent totalement ignorés », souligne Déreck Cyr, président du SIIIAL-CSQ.

« Le privé n’a simplement pas sa place dans les soins à la population, ajoute Isabelle Dumaine, présidente de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ). Notre message à nous, c’est qu’on veut donner des soins plus humains à la population. Ça ne passe pas par la privatisation de pans entiers de notre système, ça passe par des conditions de travail plus humaines pour nos membres et une gestion axée sur l’humain et non sur les tableaux Excel! »

Pierre-Luc Bujold, président du SIIEQ-CSQ en entrevue au réseau TVA suite à la conférence de presse de son syndicat le 5 juin 2024.

« Le ministre dit aux Québécoises et aux Québécois que l’ouverture au privé est la solution aux problèmes d’accessibilité au réseau public alors qu’on sait très bien que c’est plutôt l’origine des difficultés! Chaque clinique ou hôpital privé qui ouvre vient drainer les ressources du public et, ainsi, aggrave les problèmes d’accès. Les médecins et le personnel de la santé et des services sociaux ne poussent pas dans les arbres, chaque travailleuse et chaque travailleur qui va vers le privé est une travailleuse ou un travailleur de moins dans le public », conclut Pier-Luc Bujold, président du SIIIEQ-CSQ.