Montréal, le 13 janvier 2022. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations du secteur scolaire, soit la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) et la Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP-CSQ), ainsi que l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ-QPAT) sont très inquiètes des conditions dans lesquelles le gouvernement prévoit réouvrir les établissements scolaires.
Si le retour en classe s’avère d’une grande importance pour la réussite éducative et le bien-être des élèves, la CSQ est toutefois d’avis que les conditions dans lesquelles se déroulera la réouverture, dès lundi prochain, sont loin d’être optimales.
« Encore une fois, le manque de communication et la stratégie de dernière minute du gouvernement créent beaucoup de remous dans le réseau. Et alors qu’on s’apprête carrément à changer de paradigme au regard de la gestion de la pandémie, les conditions dans lesquelles le retour en classe s’effectuera auraient nécessité plus de pédagogie, pour le personnel comme pour l’ensemble de la population d’ailleurs. Parce que la façon dont on gérera les cas, dorénavant, sera complètement différente. Et aujourd’hui, on comprend que ces changements se feront sur le dos du personnel de l’éducation », fait valoir le président de la CSQ, Éric Gingras.
Pour la Centrale et ses fédérations, les annonces d’aujourd’hui comportent de grandes lacunes et de nombreux inconnus. Le gouvernement répète depuis des jours que la fin de semaine qui vient sera la plus importante en termes de cas et que les effets seront importants sur le réseau de la santé. Mais, du même souffle, il réouvre les écoles avec un nouveau protocole de gestion des cas et des contacts qui prévoit une réduction de la période d’isolement.
Le gouvernement reconnaît de lui-même qu’il y aura de nombreux cas dans le réseau, tant chez les élèves que chez le personnel. Il prévoit d’ailleurs que les centres de services scolaires devront mettre en place des plans de contingence pour éviter les bris de services. Mais, en amont, il n’y a toujours rien quant à la ventilation des classes. Bref, les prochaines semaines seront difficiles dans les milieux, alors qu’il aurait pu en être autrement.
Citations des fédérations du réseau scolaire
« Même si les enseignants sont d’accord avec un retour en présentiel plus sécuritaire pour tous, quand on voit les mesures mises de l’avant par le gouvernement, on se demande si l’école ne serait pas devenue une garderie plutôt qu’un milieu de vie au service des apprentissages. On a besoin d’un plan clair, et il est difficile de comprendre pourquoi, si l’éducation est prioritaire, elle est soumise à autant de mesures aléatoires et arbitraires de délestage. Les dommages sur les apprentissages seront importants à terme » – Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ
« Le gouvernement vient de nous prévenir qu’à partir de maintenant, les centres de services scolaires vont faire ce qu’ils veulent avec le personnel de soutien. Avec le nouveau délestage annoncé en éducation, il serait possible, par exemple, qu’un concierge soit appelé à ne plus faire ses tâches pour s’occuper, à la place, d’un élève handicapé. Ou, encore, avec l’abolition des ratios, une seule éducatrice en service de garde pourrait avoir à sa charge 50, voire 60 élèves. Bref, peu importe le respect du personnel ou la qualité du service offert aux élèves et aux étudiants. À partir de maintenant, il semble que ce qui compte, c’est de rester ouvert, coûte que coûte. » – Éric Pronovost, président de la FPSS-CSQ
« Nous souhaitions le retour des élèves dans un contexte sécuritaire. Le personnel professionnel désire offrir aux élèves les services dont ils ont besoin. Malheureusement, les conditions de retour soulèvent, pour le moment, plus de questions et d’inquiétudes que de réponses. » – Jacques Landry, président de la FPPE-CSQ
« Entre la satisfaction de retrouver les élèves et l’augmentation de son anxiété face à un retour en classe, le personnel de l’éducation des établissements privés demande plus de clarté dans l’application des nouvelles mesures sanitaires. L’improvisation de ce plan de dernière minute n’a rien de rassurant et présage une charge de travail importante pour le faire appliquer et pour alterner l’enseignement à distance et en présentiel. Revenir à tout prix est un choix compréhensible pour la santé mentale de nos jeunes, cependant, il a un coût important pour le personnel de l’éducation : de l’anxiété, des heures de travail supplémentaires et des risques SST encore trop élevés. Monsieur le Ministre, agissez! » – Stéphane Lapointe, président de la FPEP-CSQ
« Il est évident que, sans l’ajout des mesures sanitaires nécessaires, notamment sur le plan de la qualité de l’air dans les salles de classe, le gouvernement se montre prêt à sacrifier la santé des enseignants et des élèves puisque les éclosions iront en augmentant. À nos yeux, les mesures de délestage mises de l’avant compromettent la qualité du réseau de l’éducation et le rattrapage des apprentissages sera plus que nécessaire. » – Heidi Yetman, présidente de l’APEQ-QPAT