Montréal, le 30 août 2015. – La Coalition de Sans-Chemise sera partie prenante des élections fédérales pour réclamer des améliorations substantielles au programme d’assurance-emploi. Au nombre des grands objectifs visés par la Coalition, on retrouve :
► une amélioration importante de l’accessibilité au régime d’assurance-emploi ;
► une augmentation notable du taux de prestations ;
► une plus longue période de prestations ;
► une réelle caisse autonome ;
► l’abolition du délai de carence.
Pour mener à bien cette campagne, les Sans-Chemise se sont inscrits comme « tiers » auprès du directeur des élections du Canada (nº d’enregistrement : 1125-2015-GE-TP-0001), et ils déploieront, sur l’ensemble du territoire québécois, une large panoplie d’outils de communication et de publicité, dont une pancarte de type électoral.
Lors d’une conférence de presse tenue à Montréal, ce matin, les leaders de cette coalition, soit Pierre Céré, porte-parole du Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC), Daniel B. Lafrenière, secrétaire-trésorier de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), et Jean-Claude Rocheleau, directeur général de l’Alliance québécoise des techniciens de l’image et du son (AQTIS), ont réitéré l’importance des changements réclamés à l’assurance-emploi.
Des cotisants qui n’ont pas accès au régime de prestations
Jean-Claude Rocheleau, directeur général de l’AQTIS, est venu témoigner du fait que « la dernière réforme, imposée par le gouvernement Harper en 2012 et 2013, a tout particulièrement affecté les travailleurs et les travailleuses à statut temporaire et ceux de l’industrie saisonnière qui se retrouvent à plus de 60 % dans l’Est du Canada, plus particulièrement au Québec. Cette situation est d’autant plus présente dans une industrie comme celle du cinéma et de la télévision où le travail à la pige est la norme et où la main-d’œuvre doit être disponible à très brève échéance. »
Chiffres en main, M. Rocheleau a rappelé que la couverture du programme d’assurance-emploi (le ratio prestataires/chômeurs) demeure excessivement basse, atteignant un plancher historique à 38,4 %. En d’autres mots, ce régime de protection sociale, pour lequel nous cotisons, ne joue plus le rôle qui lui avait été confié.
Une caisse qui fait des surplus
Les représentants de la Coalition ont témoigné du fait que la caisse d’assurance-emploi est devenue une véritable vache à lait pour le gouvernement fédéral, dégageant des surplus importants qu’ils s’approprient. Daniel B. Lafrenière, secrétaire-trésorier de la CSQ, a rappelé que « pour la seule année d’opération 2014-2015, la caisse a dégagé des surplus de 2 milliards de dollars que le gouvernement fédéral s’est appropriés afin d’équilibrer son budget. Il a aussi rappelé que de 1996 à 2009, le gouvernement fédéral s’est approprié plus de 57 milliards de dollars à même les cotisations excédentaires des employeurs et des employés. En juillet 2010, le gouvernement Harper confirmait qu’il ne rembourserait jamais ces sommes qui, pourtant, appartiennent aux travailleuses et travailleurs ».
Ramener l’assurance-emploi à sa fonction première : protéger les travailleurs
Pour la Coalition, il ne fait aucun doute que le programme de l’assurance-emploi doit retrouver sa fonction première, soit celle de protéger les travailleuses et travailleurs en leur assurant une sécurité économique entre deux emplois. Il est d’ailleurs manifeste qu’aucun gouvernement ne peut plaider le manque de fonds pour s’opposer aux modifications demandées.
Une solide campagne publique
Les Sans-Chemise poursuivront, sans relâche et avec la même détermination, cet objectif d’une bonification du régime d’assurance-emploi. La présente campagne, appuyée par des milliers de pancartes et autres outils publicitaires, se déroulera dans toutes les régions du Québec, et pendant toute la campagne électorale. Des rencontres ont été demandées avec les chefs des partis politiques afin de connaître leur engagement sur le sujet.
« La solution aux problèmes du régime d’assurance-emploi est politique : le législateur doit rétablir un programme qui protège sa population des conséquences économiques du chômage. Nous interpellons les partis politiques pour qu’ils s’engagent à régler les problèmes que nous soulevons », a conclu le porte-parole du CNC, Pierre Céré.