Forestville, le 1er mai 2024. – Profitant de l’assemblée générale des déléguées et délégués du Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) qui se déroule à Forestville du 30 avril au 2 mai, les représentants de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) en santé sont venus faire le point avec la délégation de la Côte-Nord et de la Baie-James.
Une négociation sectorielle aux répercussions régionales
La négociation sectorielle qui perdure en santé et services sociaux renvoie à plusieurs éléments qui touchent de près la qualité et l’accessibilité des soins dans la région. « Par exemple, notons qu’au CISSS de la Côte-Nord, les coûts de main-d’œuvre indépendante ont augmenté de 1 664 % en 6 ans, passant de 6 millions de dollars en 2016-2017 à 100 millions de dollars en 2021-2022. La même dynamique se vit d’ailleurs à la Baie-James. Aussi, il est inconcevable que la main-d’œuvre indépendante (MOI) issue des agences de placement reçoive un salaire majoré de 20 % pour la région éloignée alors que nos membres issus de la région ne reçoivent aucune majoration. Tout ça a de fortes répercussions sur l’attraction et la rétention au sein du réseau public et entraîne des bris de services fréquents dans certains départements », affirme Karine Ouellet Moreau, présidente du SIISNEQ-CSQ.
« Si le gouvernement et certains établissements de santé ont fait le choix de soutenir jusqu’à maintenant la MOI venant du Sud – les fly-in fly-out – en assumant d’importants coûts financiers qui enrichissent plusieurs investisseurs privés, il est plus qu’urgent aujourd’hui de revoir les façons de faire », ajoute Mme Ouellet Moreau.
Le PL15 et sa centralisation
Les négociations actuelles ont en filigrane le projet de loi no 15 et la création de l’agence Santé Québec. « Malheureusement, tout porte à croire que cette vaste réforme risque d’entraîner une grande centralisation des décisions qui, finalement, n’améliorera en rien les soins offerts à la population. Les régions doivent pouvoir rétablir les services essentiels de proximité afin d’éviter les ruptures et les fermetures de services, qui imposent de nombreux déplacements onéreux et parfois périlleux aux patientes et patients et à leurs proches. Si l’objectif fondamental du Plan santé est de s’assurer que l’offre de services répond plus adéquatement aux besoins des diverses populations du Québec, cela doit se traduire par une véritable décentralisation des pouvoirs décisionnels et non simplement par leur déconcentration », affirme Luc Beauregard, secrétaire-trésorier de la CSQ.
La négociation sectorielle se poursuit
Alors que l’ensemble des groupes réunis en Front commun ont déjà réglé leurs négociations sectorielles et nationales, la négociation se poursuit toujours pour les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes. « Les discussions vont se poursuivre en mai avec la partie patronale. Le gouvernement doit donner des mandats clairs à ses représentants s’il souhaite que nous puissions dénouer l’impasse actuelle », termine Isabelle Dumaine, présidente de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ).