Les maux de la langue
Les mots d’ici
11 septembre 2017
L’Office québécois de la langue française (OQLF) propose régulièrement des mots pour nous permettre d’exprimer en français des concepts nouveaux ou qui sont d’abord véhiculés en anglais. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, seule une partie de ces mots sont des inventions de ses terminologues. En effet, ceux-ci privilégient en général un terme bien construit qui est déjà répandu, ici ou dans le reste de la francophonie : c’est le cas d’égoportrait pour remplacer selfie.
Parmi les termes créés et recommandés par l’OQLF, certains sont passés dans l’usage depuis très longtemps, comme dépanneur créé dans les années 80 et pourvoirie, dans les années 90. Par contre, d’autres ont été pratiquement rejetés faute d’utilisateurs (par exemple coup d’écrasement, qui n’a jamais remplacé smash).
Parmi les créations de l’OQLF recommandées plus récemment et qui ont plu aux Québécoises et Québécois, on trouve baladodiffusion, pour remplacer podcast, et clavardage, pour remplacer chat.
De plus, l’Office propose chaque année des mots d’ici à ajouter au Petit Larousse illustré. En 2018, carboneutre, chasse-moustique, écocentre, infolettre, moulée et vélo à pneus surdimensionnés y apparaitront.
Il ne faut toutefois pas perdre de vue que les recommandations que l’on trouve dans Le grand dictionnaire terminologique, à http://gdt.oqlf.gouv.qc.ca, se veulent d’abord et avant tout des outils offerts au public, qui est libre de les utiliser ou non. Qu’en sera-t-il de vépésiste, introduit en 2016 pour remplacer fatbiker, cette personne qui pratique le vélo à pneus surdimensionnés? L’avenir nous le dira.
Saviez-vous que…
Tomber en amour est une expression typiquement québécoise. Il en est de même de chanter la pomme, être fou comme un balai, être aux oiseaux et grimper dans les rideaux, qui n’ont pourtant rien de particulièrement « pure laine ». Par contre, quand on rencontre être vite sur ses patins, avoir les deux pieds dans la même bottine, ne pas être la tête à Papineau, se fermer la trappe et être dans le trou, on se doute qu’il s’agit d’expressions bien de chez nous. Qu’ont-elles toutes en commun? Elles figurent dans Le Robert comme expressions canadiennes (lire « québécoises »). Vous ne connaissez pas leur signification? Le site Traduction du français au français en explique un très grand nombre à nos cousines et cousins d’outre-mer. Pour connaitre toutes les subtilités de notre belle langue qui les font tant marrer : http://dufrancaisaufrancais.com.
Martine Lauzon
Réviseure linguistique