Enseignement supérieur
« Les étudiantes et étudiants internationaux sont une richesse, pas un problème »
7 novembre 2024
Alors que le gouvernement souhaite fixer des plafonds aux étudiantes et étudiants étrangers pouvant être admis dans les établissements d’enseignement supérieur, la CSQ rappelle leur apport essentiel aux communautés.
Dans son projet de loi no 74 (PL74), Loi visant principalement à améliorer l’encadrement relatif aux étudiants étrangers, le ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Jean-François Roberge, souhaite limiter le nombre d’étudiants étrangers en fonction de la région, du niveau d’étude, de l’établissement ou du programme.
La CSQ estime que le PL74 comporte de nombreux risques pour le système d’éducation, notamment pour la pérennité des programmes en région. La Centrale rappelle que, contrairement à ce qui est parfois véhiculé dans l’espace public, ce sont les universités francophones qui ont connu, au cours de la dernière décennie, la plus forte croissance des effectifs d’étudiants internationaux. Sur l’ensemble du réseau collégial, une proportion croissante de ceux-ci est désormais susceptible de jouir d’un bon degré de familiarité avec la langue française.
Dans l’ensemble, ces réalités suggèrent que les outils actuellement à la disposition du gouvernement permettent d’agir sur la fréquentation linguistique, sans que les dispositions du PL74 soient nécessaires.
Ouvrir la voie à des dérives
La CSQ craint que l’approche préconisée, conférant d’importants pouvoirs à des ministres afin de s’immiscer dans les décisions des établissements d’enseignement supérieur, risque de créer un dangereux précédent, ouvrant la voie à de l’arbitraire et à des dérives partisanes.
« Aussi nobles que soient les intentions actuelles du gouvernement, les nouveaux pouvoirs permis par le PL74 pourraient servir des intérêts en tout genre de la part de futurs gouvernements, outrepassant potentiellement l’expertise, la sensibilité et la connaissance précise des enjeux vécus dans les milieux », a dit le vice-président de la CSQ, Pascal Côté.
Un apport important aux communautés
La Centrale rappelle que la contribution des étudiantes et étudiants internationaux, bien qu’elle soit importante, n’est pas que financière ou économique. Leur présence en région est un facteur d’enrichissement, notamment pour les milieux culturels et communautaires.
Mentionnons également l’apport essentiel des étudiantes et étudiants internationaux au milieu de la recherche et de l’innovation, souligné par toutes les universités québécoises. En région, ces étudiantes et étudiants ont également permis de stabiliser des programmes parfois précaires.
Dans son mémoire, déposé cette semaine dans le cadre des consultations particulières, la CSQ invite le gouvernement à :
- suspendre le PL74 afin de considérer des avenues minimisant au maximum le risque d’erreurs et de dérives, en étroite collaboration avec les milieux éducatifs;
- voir à la mise en place de mesures soutenant le recrutement international de provenance francophone, notamment en mobilisant divers réseaux de la Francophonie; et auprès des établissements et des programmes francophones, notamment au moyen du volet Diplômés du Québec du Programme de l’expérience québécoise (PEQ).
« En somme, nous encourageons le gouvernement à adopter une approche et des mesures positives, qui considèrent les étudiantes et étudiants internationaux comme une opportunité et une richesse, plutôt qu’un problème », conclut Pascal Côté.
En savoir plus
Consultez le mémoire de la CSQ Pour des réseaux de l’éducation dynamiques et forts de leurs étudiantes et étudiants étrangers, présenté à la Commission des relations avec les citoyens dans le cadre de l’étude du PL74.