Montréal, le 6 octobre 2020. – La Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) est préoccupée par le manque de préparation de certains centres de services scolaires pour assurer la poursuite éducative à distance. Même si, hier, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a resserré les mesures sanitaires sans devoir fermer les écoles, ce que personne ne souhaite, force est de constater que le réseau scolaire public a pris un retard significatif pour faire le virage numérique. Basculer en mode virtuel, que ce soit à temps plein ou une journée sur deux, exige beaucoup d’organisation et d’accompagnement pour tout le réseau scolaire, et il faut s’assurer de donner plus d’outils aux équipes-écoles. La Fédération s’inquiète pour la motivation et la réussite des élèves si les conditions ne sont pas au rendez-vous. D’ailleurs, les outils informatiques promis tardent encore à arriver pour équiper adéquatement les élèves et le personnel, ce qui est déplorable.
Dans ce contexte de changement marqué par l’urgence, la FPPE-CSQ tient à souligner le rôle essentiel des conseillères et des conseillers pédagogiques (CP) du réseau scolaire, qui sont au cœur de la tempête technopédagogique depuis plusieurs mois. Près de 2 000 CP ont pour mandat principal d’accompagner le personnel enseignant pour favoriser leur développement professionnel. Plusieurs CP sont d’ailleurs spécialisés dans l’utilisation pédagogique des technologies. Les CP sont à pied d’œuvre depuis le mois de mars, mais le manque criant de ressources et de reconnaissance de la part du gouvernement nuit à un accompagnement numérique efficace, nécessaire depuis longtemps.
La FPPE-CSQ est renversée de constater que des centres de services scolaires en viennent à faire des demandes de tout acabit à ces professionnelles et ces professionnels en raison de l’urgence de la situation, quand ils sont pourtant surchargés de demandes de formation et appréciés pour l’accompagnement qu’ils offrent. C’est une situation inacceptable pour le président de la FPPE-CSQ, Jacques Landry. L’expertise des CP est plus essentielle que jamais : leur rôle est indispensable pour faciliter la transition numérique dans les écoles.
« Les conseillères et les conseillers pédagogiques soutiennent quotidiennement le personnel enseignant, qui est exténué et dépassé devant l’ampleur de la tâche. Ils sont inquiets d’avoir les mains liées par le manque de ressources et de valorisation de leur expertise. C’est donc au nom des CP, qui vivent et pressentent les failles à venir, que j’interpelle le ministre de l’Éducation : l’accompagnement du personnel doit être reconnu comme une priorité, nous ne pouvons pas nous en passer », insiste Jacques Landry, président de la FPPE-CSQ.
Bien que la FPPE-CSQ salue la décision du ministre de maintenir les cours en mode présentiel pour le bien-être des élèves, ne serait-ce qu’en mi-temps pour les jeunes de 4e et 5e secondaire, elle craint le manque de ressources pour préparer aussi chaque élève à la poursuite pédagogique à distance. Le réseau de l’éducation fait face à un défi de taille et l’aide d’une professionnelle ou d’un professionnel n’est malheureusement pas toujours disponible. La FPPE-CSQ appelle le ministre à agir rapidement pour répondre aux besoins criants sur le terrain et assurer ainsi la réussite de tous, même dans les milieux les plus défavorisés.