Lac-Mégantic, le 31 mars 2014. – Le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) lance aujourd’hui sa tournée d’information et de mobilisation qui mènera ses trois chefs syndicaux un peu partout au Québec. Cette tournée vise à défendre les services publics, alors que se prépare la négociation des secteurs public et parapublic. La tournée du SISP débute à Lac-Mégantic, une ville qui a pu compter sur une intervention rapide des femmes et des hommes qui œuvrent dans les services publics. Ces derniers ont en effet joué un rôle prépondérant pour répondre aux besoins des sinistrés et veiller à la reconstruction en cours.
Les présidentes des trois organisations syndicales membres du SISP, soit la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), soutiennent que les services publics doivent continuer à jouer un rôle de premier plan dans le développement et le maintien de la qualité de vie de la population. Elles le rappelleront au cours de cette tournée de dix villes du Québec qui se tiendra du 31 mars à la fin mai 2014, sous le thème : « Le printemps des services publics, ensemble allons plus loin ! ».
À quelques jours du scrutin provincial, un constat s’impose selon Louise Chabot, présidente de la CSQ, Lucie Martineau, présidente générale du SFPQ, et Carolle Dubé, présidente de l’APTS : « Nos élites politiques québécoises semblent être sous la même influence idéologique que leurs confrères et consœurs du reste du Canada et du monde qui ne jurent que par l’idéologie néolibérale. Selon cette dernière, une seule solution se présente aux problèmes qui affligent l’État et les services aux citoyens : couper, rationaliser, réorganiser et privatiser! Nous partons donc à la rencontre des membres de notre coalition syndicale pour indiquer clairement au gouvernement quelles sont leurs attentes et leurs priorités. »
Les chefs syndicaux ont noté que depuis la montée du discours économique faisant l’apologie du déficit zéro au milieu des années 90, les secteurs public et parapublic ont eu à composer avec d’énormes défis liés à l’accessibilité et à la qualité des services aux citoyens. Pourtant, le manque de ressources dans nos établissements de santé, nos écoles, nos ministères et organismes devient de plus en plus criant, alors qu’en parallèle les besoins augmentent. Quant au filet social que nous nous sommes donné pour permettre à celles et ceux qui traversent des périodes difficiles de minimalement garder le cap dans la tempête, il est sans cesse l’objet d’attaques. Depuis plus d’une décennie, l’État restructure, privatise, rationalise, chronomètre chaque service…
Le SISP rappelle que loin d’être un poids, les services publics sont un véritable actif pour les ménages québécois. Une récente étude de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC), réalisée pour le compte du SISP, démontre que les ménages québécois reçoivent 37 312 $ en services de l’État, ce qui correspond à 68 % du revenu moyen gagné. Ce qui revient à dire que 60 % des ménages reçoivent plus en services de l’État que ce qu’ils paient en impôts, taxes et contributions diverses. « Les services publics, par leur redistribution égale pour tous, contribuent à la réduction des inégalités dans une société. Et le contraire est également vrai. Le recul des services publics, c’est le retour des inégalités et des laissés-pour-compte », soutiennent les porte-paroles syndicaux du SISP.
Par ailleurs, le 16 mars dernier, les organisations syndicales des secteurs public et parapublic, qui regroupent 400 000 travailleuses et travailleurs, ont décidé de s’unir au sein d’un nouveau Front commun pour négocier avec l’État le renouvellement de leurs conventions collectives en 2015. Au cours des prochaines semaines, les organisations signataires procéderont à une vaste consultation de leurs membres respectifs afin d’élaborer, sur des bases communes, les demandes de négociation qui seront déposées au gouvernement à la fin de l’année 2014. « Nous proposerons au gouvernement les mesures qui s’imposent afin d’améliorer les conditions dans lesquelles nous exerçons nos professions et de maintenir l’expertise du secteur public, tout en contribuant à l’amélioration des services publics offerts à la population québécoise », concluent les chefs syndicaux.
Calendrier de tournée :
Les assemblées se tiendront selon le calendrier suivant : Sherbrooke (31 mars), Montréal (2 avril), Rimouski (8 avril), Québec (9 avril), Saguenay (10 avril), Gatineau (14 avril), St-Jérôme (15 avril), Trois-Rivières (16 avril) et Laval (29 mai).
Profil du SISP
Le SISP regroupe plus de 270 000 membres issus de trois organisations syndicales (CSQ, SFPQ, APTS) dont la très grande majorité vient des secteurs public et parapublic. La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) représente 200 000 membres travaillant dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des services de garde. Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) représente 42 000 membres à travers le Québec. Quelque 31 000 d’entre eux sont issus de la fonction publique et 11 000 autres viennent du secteur parapublic. L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) représente 31 000 travailleuses et travailleurs occupant des postes professionnels ou techniques au sein du réseau public de la santé et des services sociaux.