Éducation, Négociation

Le personnel de l’éducation toujours aussi mobilisé!

13 décembre 2023

Sur les lignes de piquetage, cette semaine, on constate que l’ambiance est toujours électrisante du côté des travailleuses et des travailleurs du secteur de l’éducation. Enseignantes, enseignants, personnel de soutien et personnel professionnel de l’éducation se font voir et entendre dans le cadre de la troisième séquence de grève. Tour d’horizon. 

À Québec, lundi dernier, près de 2 000 enseignantes et enseignants se sont rassemblés derrière les bureaux du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, afin de rappeler au gouvernement que l’enjeu de la composition de la classe soit une priorité. Pour l’occasion, les membres de plusieurs syndicats affiliés de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) avaient recréé une classe, avec de vrais pupitres, en identifiant avec des chandails de différentes couleurs la portion des élèves en difficulté ou ayant des besoins particuliers.

« Pour régler la négociation, ça prend des classes équilibrées, a lancé la présidente de la FSE-CSQ, Josée Scalabrini. Il est temps pour le gouvernement de passer de la parole aux actes quand il dit faire de l’éducation sa priorité. Comment voulez-vous faire progresser vos élèves vers la réussite et leur accorder le temps d’enseignement qu’ils méritent dans de telles conditions? »

Selon la présidente, le gouvernement doit comprendre que la composition de la classe est un enjeu incontournable et que les enseignantes et enseignants se sont justement mobilisés pour apporter des améliorations concrètes à leur quotidien. « La situation ne peut plus durer. On perd trop d’enseignants, on doit inverser la tendance. Il faut leur donner les conditions d’enseignement qui leur permettent de répondre aux besoins des élèves devant eux, de mieux les encadrer. On doit valoriser notre profession qui en a besoin plus que jamais, ayant été malmenée par le projet de loi no 23 du ministre Drainville. Quand on veut tout faire pour les élèves, comme l’a dit le premier ministre, on commence par prendre soin de celles et ceux qui en ont la responsabilité tous les jours. »

 

Toute la semaine, le personnel de soutien scolaire s’est aussi fait voir et entendre sur les lignes de piquetage un peu partout à travers le Québec. Le 11 décembre, les grévistes des syndicats affiliés à la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) étaient nombreux devant le centre administratif du centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île, à Montréal. Le président de la FPSS-CSQ, Éric Pronovost, a profité de l’occasion pour mentionner que, malgré une accélération des rencontres aux tables sectorielles, d’importants enjeux restent à convenir.

« Il reste du chemin à faire pour arriver à une entente satisfaisante, a-t-il dit. L’ajustement salarial est discuté à la table centrale et c’est un enjeu essentiel pour nous, car nous sommes les plus bas salariés de la fonction publique. Avec l’augmentation du cout de la vie, il est difficile de combler le budget lorsque tu travailles vingt heures par semaine. Dans ces conditions, l’impact est direct et il est inacceptable que des travailleuses et des travailleurs se retrouvent en difficulté pour nourrir leur famille. »

Éric Pronovost a ajouté que la clause de l’indice des prix à la consommation (IPC) est essentielle, car « on ne veut pas s’appauvrir et voir l’écart avec le privé et les autres services publics augmenter encore plus ». Il a ajouté que « la contribution de l’employeur aux assurances collectives doit aussi être augmentée, car cela a un impact important pour nos membres, surtout pour les familles monoparentales. N’oublions pas que le personnel de soutien scolaire représente une personne sur cinq au sein du Front commun ».

 

Du côté des professionnelles et professionnels de l’éducation, la solidarité est également au rendez-vous depuis le début de la grève. Plusieurs rassemblements ont eu lieu du côté des syndicats affiliés à la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ).

Pour le président de la fédération, Jacques Landry, il est temps de parler des vrais enjeux : « À la table sectorielle du personnel professionnel, on évite encore de parler des priorités syndicales. On dirait que François Legault n’a pas eu le mémo de l’urgence de la situation en ce moment. Les professionnelles et professionnels, comme tous les membres du Front commun, sacrifient du salaire pour envoyer un message clair : c’est assez de voir les services professionnels et le réseau scolaire se détériorer, la limite de ce que le personnel en place peut faire pour compenser est dépassée, on n’en peut plus. »

Selon le président, « un redressement important des conditions » est nécessaire pour attirer des professionnelles et professionnels en renfort auprès des élèves.