Montréal, le 11 novembre 2018. – « Nous allons sensibiliser les directions de nos établissements d’enseignement privé aux impacts que le numérique a sur notre charge de travail. Nos membres sont favorables au numérique, mais ils ont besoin d’un soutien technique et pédagogique adéquat que les employeurs doivent leur assurer. »
Profitant du dévoilement d’une importante enquête réalisée auprès de 439 acteurs scolaires provenant de 33 établissements privés et intitulée Le numérique dans nos écoles, usages, impacts et charge de travail, le président de la Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP-CSQ), Stéphane Lapointe, revendique un meilleur accompagnement du personnel dans ce dossier.
L’étude a été menée par l’équipe de Thierry Karsenti de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies en éducation, en partenariat avec la FPEP-CSQ et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
« Loin de remettre en question l’importance capitale que revêt l’intégration des technologies en éducation, cette recherche a plutôt mis en exergue que l’intégration des technologies en éducation, même si elle revêt de très nombreux avantages, ne se fait pas sans heurts. Cela dit, les résultats de cette étude montrent que les acteurs scolaires semblent, de façon globale, fort enthousiastes pour l’intégration du numérique en éducation, à condition qu’un contexte favorable soit mis en place. Les acteurs scolaires, et les enseignants au premier plan, ont besoin à la fois de temps et de formation. Ils ressentent aussi le besoin d’être consultés, pour ne pas avoir l’impression que l’intégration du numérique se fait au détriment de leur liberté pédagogique », souligne Thierry Karsenti.
Avantages et désavantages
Le président de la FPEP-CSQ reconnaît, lui aussi, que l’implantation du numérique dans les écoles génère certaines retombées positives. « L’utilisation des outils technologiques contribue notamment à augmenter la motivation des élèves en classe, à différencier les apprentissages, et elle peut faciliter, lorsque balisée, la communication », soutient Stéphane Lapointe.
Toutefois, le leader syndical ajoute que tout n’est pas rose. « L’augmentation de la charge de travail, le manque de temps, l’insuffisance de soutien technique et pédagogique, la complexification des tâches sont des exemples des obstacles avec lesquels le personnel doit composer et que certaines directions des établissements ne semblent pas voir », ajoute le président de la FPEP-CSQ.
Des recommandations importantes
Pour remédier à cette situation et pour maximiser les avantages du numérique, tant pour le personnel que pour les élèves et étudiants, Thierry Karsenti dresse une liste de recommandations.
Son rapport recommande, entre autres, de :
- trouver des façons de donner du temps aux enseignants pour leur permettre de développer des compétences pédagogiques et de s’approprier les outils numériques dont ils font usage dans leur enseignement;
- proposer différentes formations aux enseignants pour qu’ils intègrent les technologies en éducation;
- fournir un soutien pédagogique et technique aux enseignants qui intègrent les technologies en éducation;
- responsabiliser les élèves dans leurs usages des technologies en éducation;
- respecter l’autonomie des enseignants dans l’intégration du numérique et les consulter sur la mise en place;
- former les enseignants à la gestion de classe où les élèves sont équipés d’appareils technologiques.
Des employeurs à sensibiliser
Dans la foulée du déploiement du plan du numérique du ministère de l’Éducation dans les écoles du Québec, la FPEP-CSQ profitera des prochains mois pour accentuer les démarches auprès des établissements où travaillent ses membres afin d’encourager les employeurs à mettre en application ces recommandations.
« Il est clair que le numérique est un atout pour faciliter l’enseignement et la réussite éducative, mais il présente aussi des risques. Si on veut en retirer un maximum d’avantages, il faut faire en sorte de soutenir convenablement le personnel, qui est un acteur incontournable pour une bonne intégration du numérique dans les établissements d’enseignement », conclut Stéphane Lapointe.
Pour consulter l’étude, cliquer ici.