Négociation

Le Nord toujours en négo!

6 juin 2024

La négociation du secteur public en éducation est terminée et, au moment d’écrire ces lignes, les textes sont en train d’être finalisés pour l’ensemble des syndicats membres de la CSQ. L’ensemble? Pas tout à fait. Les travailleuses et les travailleurs du réseau de l’éducation des commissions scolaires Kativik et crie attendent toujours que le processus de négociation prenne véritablement son envol.  

Par Félix Cauchy-Charest, conseiller CSQ 

Plus d’une centaine de membres du personnel des commissions scolaires Kativik et crie ainsi que de militantes et de militants se sont réunis à Montréal et à Mistissini pour dénoncer la lenteur dans les négociations qui prive actuellement quelque 2000 travailleuses et travailleurs du Nord (personnel enseignant, de soutien scolaire et professionnel) d’une entente pour le renouvellement de leur convention collective. 

À la veille des vacances d’été, ces rassemblements visent à envoyer un message clair aux deux commissions scolaires et donnent le ton de ce à quoi pourrait ressembler la prochaine rentrée. 

« On a besoin que ça bouge! » 

Les représentants des trois syndicats concernés expliquent que, afin que les discussions progressent, encore faut-il que la partie patronale donne des mandats aux tables de négociation. Ils déplorent que rien n’avance au-delà de l’intégration des ententes du Sud. Or, c’est précisément sur les particularités du Nord que les échanges achoppent. 

« Aujourd’hui, c’est toute l’impatience des membres que nous portons aux deux commissions scolaires pour qu’elles comprennent que ce petit jeu a assez duré. Impossible de ne pas relever le fait que ce soit franchement dommage d’en arriver là, une fois de plus, avec les négociations du Nord. Cette lenteur, dans le processus de négociation, crée des disparités et deux catégories de travailleuses et de travailleurs. Pour nous, ce n’est tout simplement pas acceptable. Les collègues qui travaillent au Nord ne sont pas des travailleuses et des travailleurs de seconde zone. Et la population du Nord mérite le même traitement que le reste de la population québécoise! », rappellent d’une seule voix Tuniq Makiuk (Association des employés du Nord québécois | AENQ-CSQ), Pier-Guy Taillefer (Syndicat du personnel professionnel de l’éducation du Nunavik et de l’ouest de Montréal | SPPENOM-CSQ), Tarek Khazen (AENQ-CSQ) et Annie Chartier (Syndicat des professionnelles et professionnels en milieu scolaire du Nord-Ouest | SPPMSNO-CSQ). 

Pas la première fois 

En 2015 et en 2021, les négociations s’étaient également étirées pendant des mois après la conclusion de celles de l’ensemble du Québec. Les enjeux de pénurie de personnel sont tout particulièrement criants et exercent une pression immense sur le personnel en place, sans compter les effets délétères sur la qualité des services. 

Ce n’est certainement pas en étirant les négociations et en pénalisant le personnel qu’il sera possible d’attirer et de retenir davantage de travailleuses et de travailleurs au Nord. Pire encore, une disparité de traitement pourrait pousser certains à quitter vers un centre de services scolaire au Sud. 

Les travaux piétinent toujours aux six tables de négociation du Nord, tant chez le personnel enseignant, le personnel de soutien scolaire que les professionnels de l’éducation. Quatre tables sur six sont actuellement en processus de conciliation ou de médiation depuis plusieurs semaines. Il n’y a aucune raison valable pour que le personnel du Nord n’obtienne pas un traitement équivalent au personnel du reste du Québec.