Montréal, le 29 juin 2023 – Après avoir été débouté en Cour supérieure en mars dernier dans le dossier de la valeur de l’emploi de coordonnateur ou coordonnatrice technique en génie biomédical (CT GBM), le gouvernement du Québec s’entête et essaie par des manœuvres détournées d’éviter de payer à ses propres travailleuses et travailleurs les sommes qui leur sont dues depuis 2008, tout comme dans le cas des adjointes à l’enseignement universitaire (AEU) et des adjointes à la direction. Les organisations syndicales du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) dénoncent vigoureusement ces stratagèmes de bas étage.
« C’est inconcevable de voir notre employeur faire des pieds et des mains pour éviter de payer des sommes dues depuis près d’une quinzaine d’années », soulignent les représentantes et représentants de l’APTS, de la FP-CSN, de la FSSS-CSN, de la FSQ-CSQ, de la FIQ, du SCFP et du SQEES-FTQ.
En plus de ne pas avoir respecté le délai de 90 jours prévu pour procéder au versement des sommes, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a indiqué aux établissements du réseau de la santé et des services sociaux que les sommes dues devaient être calculées en fonction d’une échelle salariale décidée unilatéralement par le MSSS, qui est désavantageuse pour les travailleuses et les travailleurs, et ce, malgré le gain de rangement salarial. Le gouvernement a le culot de prétendre que les personnes CT GBM et les adjointes à la direction auraient été surpayées pour la majorité des échelons selon cette nouvelle échelle.
Le gouvernement s’était livré à de semblables manipulations des échelles salariales dans le dossier de l’évaluation de l’emploi d’AEU en 2020, tactique qui démontre un mépris terrible pour les femmes et les hommes qui assurent le fonctionnement du réseau public de santé et de services sociaux, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 et qui inquiète pour l’évaluation à venir des autres emplois du RSSS.
Rappelons que les CT GBM attendaient de voir leur emploi pleinement reconnu depuis la création de leur titre d’emploi en 2008. Une arbitre spécialisée avait donné raison à l’évaluation faite par les syndicats en février 2022, avant que sa décision soit contestée devant la Cour supérieure par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Le tribunal a rejeté la requête du MSSS en février 2023, enclenchant un délai de 90 jours pour le versement des sommes rétroactives. Les AEU et les adjointes à la direction ont connu un traitement similaire après avoir attendu pendant de longues années d’être pleinement reconnues, à la suite de la création de leur titre d’emploi en 2011.
« Être un “employeur de choix”, ça ne signifie certainement pas de pouvoir choisir si l’on paie ce qui est dû ou si on ne le paie pas! Le gouvernement doit cesser de se cacher derrière des tours de passe-passe administratifs pour refuser à nos membres les sommes qui doivent leur être versées. C’est inacceptable et, dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, ces mauvais traitements du personnel démontrent à quel point les gestionnaires de notre réseau sont déconnectés des réalités du marché de l’emploi », ont poursuivi les représentantes et représentants.
Les organisations syndicales représentant ces différents titres d’emploi continueront d’entreprendre les recours nécessaires pour que les droits de leurs membres soient respectés et qu’une juste compensation leur soit versée pour le travail accompli.