Montréal, le 7 décembre 2023. – Les membres du comité pour la diversité sexuelle et l’identité de genre de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) souhaitent réagir à la suite de l’annonce de la ministre de la Famille quant au mandat et à la composition du comité de sages sur l’identité de genre.
Nous souhaitons que cette démarche soit constructive et qu’elle débouche sur des actions et des intentions concrètes. Le comité de sages ne peut pas être une occasion de plus de consulter la société civile sans que cette consultation se traduise en actions tangibles, cohérentes et respectueuses notamment des personnes directement concernées. « Plusieurs groupes ont participé aux activités de consultation pour le nouveau plan de lutte contre l’homophobie et la transphobie il y a plus d’une année. Alors que le précédent plan de lutte est échu depuis mars 2022, il n’y a toujours rien de déposé par le gouvernement », signalent les membres du comité Marc Pépin et Anne-Valérie Savage.
Cette inquiétude est d’autant plus vive que beaucoup de travail a déjà été fait pour favoriser une meilleure compréhension des enjeux d’inclusion des personnes trans et non binaires au Québec. Une organisation regroupant l’ensemble des acteurs clés des réseaux de l’éducation québécois à laquelle la CSQ collabore, la Table nationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie dans les réseaux de l’éducation, et le ministère de l’Éducation ont déjà produit réflexions et guide quant à l’inclusion des personnes trans et non binaires. Si ces organisations sont consultées une fois de plus, nous espérons que ce sera pour un avancement résolu des droits des personnes de la pluralité de genre.
Enfin, nous déplorons que le comité soit composé uniquement de personnes cisgenres, sous prétexte qu’une personne trans ou non binaire sur le comité aurait fait de la « représentation ». Nous devons nous défaire de ce préjugé selon lequel les personnes cis sont la norme, et les personnes trans et non binaires la déviance, et qu’il faudrait donc considérer leurs propos seulement avec la plus grande prudence.
Le milieu de l’éducation n’est pas représenté
Alors que bon nombre d’enjeux soulevés dans les médias et dans la population quant à l’identité de genre concernent le milieu de l’éducation, nous sommes pour le moins surpris qu’il n’y ait personne issu de ce milieu sur le comité. Puisque le gouvernement semble résolu à aller de l’avant avec ce projet, nous ne pouvons que nous résigner à espérer à tout le moins que les acteurs clés qui connaissent le milieu de l’éducation seront au moins consultés par le comité.
« Nous espérons donc de tout cœur que ce comité ne sera pas une occasion de réinventer la roue ou de faire accepter des reculs pour les droits des jeunes et des personnes trans et non binaires, encore plus particulièrement pour nos membres dans leurs milieux de travail. Nous n’oublions pas dans quel contexte l’annonce de ce comité a été faite en septembre », concluent les membres du comité.