Québec, le 19 octobre 2023. – L’AREQ, le mouvement des retraité(e)s CSQ, déplore les conclusions du rapport annuel 2022-2023 sur la politique de lutte contre la maltraitance présentée par le ministère de la Santé et demande au gouvernement de prendre la situation au sérieux.
Ce rapport démontre une augmentation de 120 % des signalements de cas présumés ou avérés de maltraitance reçus par les CLPQS, entre les années 2021-2022 et 2022‑2023. « Nous nous attendions à une hausse, mais jamais de cette ampleur! Nous sommes heureux de voir que les gens dénoncent davantage. Mais si on revient à la base, il est déplorable qu’un si grand nombre de personnes aînées et vulnérables soient ainsi abusées », s’exclame Micheline Germain, présidente de l’AREQ.
Le rôle des conséquences
« Actuellement, nous n’avons pas le portrait d’ensemble de la situation. Qu’arrive-t-il aux agresseurs présumés? Y a-t-il des suivis satisfaisants pour les personnes qui signalent? Est-ce que les victimes ont droit à un accompagnement adéquat? Autant de questions actuellement sans réponses », se questionne madame Germain.
Devant ce manque d’informations, l’AREQ demande au gouvernement de faire connaître le résultat de ces signalements, de manière complète et transparente.
Sans oublier que, pour être dissuasives, les conséquences auxquelles sont soumis les abuseurs doivent être à la hauteur du crime commis envers les personnes aînées et vulnérables. « Revoir les conséquences subies par les agresseurs fait partie de la solution », ajoute la présidente.
Une intervention plus grande du gouvernement
À la lumière de ce rapport, on apprend que la majorité des cas dénoncés (61 %) sont à domicile, d’où l’importance d’avoir des sentinelles pour connaître l’état des personnes aînées à domicile : facteur, pharmacien, médecin, etc. Toute personne susceptible d’entrer en contact avec des personnes aînées à domicile fait partie de la solution.
De plus, comme le gouvernement a la volonté présumée de miser davantage sur les services à domicile, il est essentiel que les employés de ce secteur de la santé soient assez nombreux et formés adéquatement, pour assurer la sécurité et le bien-être des usagers.
« Avec le recours aux agences en santé, le roulement de personnel soignant les personnes aînées en CHSLD et dans les hôpitaux ne permet pas d’assurer aux employés de développer un lien et d’apprendre à connaître les personnes sous leur responsabilité. Il leur est donc difficile de reconnaître les signes d’abus dont pourrait être victime une personne vulnérable », ajoute Micheline Germain.