Les maux de la langue
La solidarité
6 octobre 2022
Tout d’abord, spécifions qu’être solidaires les uns des autres est un pléonasme. Être solidaires tout court rend parfaitement l’idée. De plus, on est solidaire de quelqu’un ou avec quelqu’un et non envers quelqu’un.
Ce sont les mêmes prépositions qui accompagnent le mot solidarité. On parlera de la solidarité d’un groupe avec l’autre, de la solidarité entre quelqu’un et quelqu’un d’autre, de la solidarité d’une association et d’une autre, mais jamais de la solidarité d’un individu envers un autre.
Voici quelques exemples :
Pour atteindre notre objectif, vaut mieux être solidaires. (et non : solidaires les uns des autres)
Elle était solidaire de la victime et non de l’agresseur.
Les employées et employés de l’État sont solidaires avec le reste de la population. (et non : envers le reste de la population)
On a beaucoup parlé de la solidarité de notre organisation avec ces grévistes.
Ce geste vous permettra de réaffirmer votre solidarité avec les travailleuses. (et non : envers les travailleuses)
Pendant le conflit, la solidarité entre les journalistes et les étudiants s’est renforcée.
Son implication a permis d’accroître la solidarité entre les membres.
On a pu constater la solidarité des ambulanciers et des infirmiers à plusieurs reprises.
Saviez-vous que…?
L’adjectif divisif a un côté rassembleur. En effet, les dictionnaires français s’entendent à ne pas recommander son emploi. Soit il en est absent, soit il est considéré comme un emprunt à l’anglais divisive. Plusieurs solutions de rechange sont proposées : controversé, contesté, explosif, fractionnel, clivant, polémique, diviseur, de division, qui sème la division, qui est source de discorde.