Montréal, le 23 novembre 2021. – En prévision de la mise à jour économique du 25 novembre prochain, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) fait connaître ses attentes : « La pandémie a démontré la fragilité de nos services publics; il faut éviter à tout prix un retour de l’austérité, qui, au nom d’une obsession du déficit zéro, les affaiblirait encore plus. Dans le contexte d’une reprise vigoureuse et d’un niveau d’endettement qui reste inférieur à la situation connue avant la crise de 2008, le gouvernement a la marge de manœuvre pour réinvestir massivement en éducation, en petite enfance et en santé », soutient Éric Gingras, président de la Centrale.
Afin de trouver des solutions à la surcharge de travail, à l’épuisement et à la perte d’autonomie professionnelle qui affectent le personnel de nos réseaux, le gouvernement doit être à l’écoute des solutions apportées par les organisations syndicales qui représentent ces travailleuses et travailleurs.
La CSQ voit d’un bon œil le fait que le gouvernement entende garder le cap du retour à l’équilibre budgétaire sur six ans, même si l’économie roule à un rythme plus fort que prévu et que les revenus de l’État sont en forte croissance.
Par ailleurs, le gouvernement semble indiquer qu’il mettra en place des mesures pour limiter l’impact de l’augmentation du coût de la vie, pour pallier la pénurie de main-d’œuvre et pour atténuer la crise dans le réseau des services éducatifs à la petite enfance.
La CSQ émet toutefois certaines préoccupations : « L’augmentation du crédit d’impôt aux parents qui envoient leurs enfants au privé n’est pas une solution viable. Pour assurer la qualité des services et éviter la concurrence et l’instabilité de la main-d’œuvre dans les différents types de service de garde, le gouvernement doit investir dans la création de places en CPE et en milieu familial régi et subventionné et favoriser la conversion des garderies privées », ajoute Éric Gingras.
Le gouvernement doit profiter de la négociation dans les CPE pour reconnaître le travail essentiel de l’ensemble du personnel de ces établissements. Rappelons que le coût du crédit d’impôt pour les garderies privées s’élèvera à 750 millions de dollars en 2021.
Le président de la Centrale rappelle que le gouvernement pourrait s’attaquer simultanément à la perte de pouvoir d’achat et à la pénurie de main-d’œuvre. En effet, en augmentant de quelques dollars le salaire minimum, il pourrait ainsi s’assurer que les emplois dans les secteurs en manque de main-d’œuvre, comme la restauration, l’hébergement et les loisirs, puissent attirer – et conserver – des travailleuses et travailleurs. Le gouvernement souhaite aider celles et ceux qui ne peuvent ajuster leurs revenus face à l’inflation des produits de base. « Nous partageons cet objectif : il doit notamment penser aux personnes ayant recours à l’assistance sociale en augmentant les prestations au niveau de la mesure du panier de consommation. Il doit également penser à soutenir les personnes retraitées qui vivent sous le seuil de revenu viable avec seulement les rentes du fédéral », a souligné Éric Gingras.
En terminant, le président de la Centrale rappelle que la pandémie a démontré l’importance fondamentale des services publics et de l’intervention de l’État. La CSQ espère que cette mise à jour économique enverra des signaux clairs en ce sens.