Enseignement supérieur
La réduction du nombre d’étudiantes et étudiants étrangers entraînera des conséquences
27 février 2025
La décision du gouvernement du Québec de réduire de 20 % les certificats d’acceptation du Québec (CAQ) octroyés aux immigrantes et immigrants temporaires qui désirent étudier dans les collèges, cégeps et universités du Québec aura d’importantes conséquences sur la pérennité de certains programmes et sur la recherche francophone, déplorent la CSQ et ses fédérations de l’enseignement supérieur.
Par Étienne Richer, conseiller CSQ
Ce plafonnement, qui est entré en vigueur le 26 février 2025, est un autre coup dur pour les réseaux de l’enseignement, selon la CSQ et ses fédérations*. « Dans le chiffrier Excel de ce gouvernement, ça ne fait peut-être pas une grande différence de réduire par-ci, par-là, mais sur le terrain, les répercussions sont majeures », affirme le vice-président de la CSQ, Pascal Côté.
Il ajoute que le réseau est déjà meurtri par les récentes compressions budgétaires. « C’est l’attraction et la capacité à recruter qui est mise à mal par ces politiques. C’est fort malheureux, car les étudiantes et étudiants internationaux contribuent, de nombreuses façons, à la vitalité sociale, culturelle et économique du Québec, dans plusieurs régions », dit-il.
« Qu’on parle de formation professionnelle, collégiale ou universitaire, pour celles et ceux qui nous viennent de l’international, il ne faut pas oublier que c’est non seulement leur projet d’étude qui est mis en péril par cette mesure, mais également leur projet de vie. En mettant soudainement la hache dans les admissions d’étudiants internationaux, ce sont des années à bâtir des ponts qui partent en fumée », ajoutent le président de la FEC-CSQ, Youri Blanchet, la présidente de la FPSES-CSQ, Valérie Fontaine, le président de la FPPC-CSQ, Éric Cyr, le président de la FPEP-CSQ, Stéphane Lapointe, et le président de la FREUQ-CSQ, Vincent Beaucher.
Un frein important à la recherche
L’apport des étudiantes et étudiants étrangers est indéniable dans le domaine de la recherche, où leur expertise est mise à contribution. Ils contribuent aux travaux de laboratoire qui sont financés par des concours de bourses pour lesquels on ne forme pas suffisamment de personnes au Québec. « On a tout intérêt, comme société, à chercher à les convaincre de s’établir à long terme ici. Ils ont des profils à forte valeur ajoutée qui contribuent grandement à l’innovation. Même si certains repartent ensuite, ils contribuent tout de même au rayonnement du savoir québécois. Leur parcours va influencer la suite de leur carrière et alimenter, dans bien des cas, la recherche francophone », ajoute Pascal Côté.
Cessons d’affaiblir nos réseaux d’éducation francophones
Enfin, alors que le ministre de la Langue française consulte actuellement sur le projet de loi no 84 sur l’intégration nationale, la CSQ et ses fédérations de l’enseignement supérieur souhaitent rappeler au gouvernement que les réseaux d’éducation jouent un rôle central pour la vitalité de la langue française. En outre, ces établissements sont les piliers de la formation, de la recherche et de l’innovation en français. « Plutôt que de les affaiblir, il convient de renforcer la formation professionnelle et l’enseignement supérieur par tous les moyens. Nous invitons donc le gouvernement à soutenir les solutions qui émanent des milieux. Renforcer nos réseaux francophones d’éducation, de formation et de recherche est un cercle vertueux où le Québec et la langue française en ressortiront gagnants, sur tous les plans », concluent les représentants de la CSQ et de ses fédérations.
*La Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ), la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ), la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ), la Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP-CSQ) et la Fédération de la recherche et de l’enseignement universitaire du Québec (FREUQ-CSQ).