Montréal, le 18 septembre 2013. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) dénonce l’invitation faite aux entreprises d’économie sociale en aide domestique d’intégrer dans leurs mandats de travail les soins intimes et personnels dispensés à domicile. Alors que s’ouvre demain le Forum annuel sur les services à domicile 2013 organisé par la Fédération des coopératives de services à domicile et de santé du Québec auquel participe le ministre de la Santé et des Services sociaux, le Dr Réjean Hébert, le développement des soins à domicile est présenté comme l’avenue du futur pour les entreprises d’économie sociale.
« L’invitation aux entreprises d’économie sociale d’élargir leur mandat en intégrant les soins à domicile laisse entendre que certaines décisions fondamentales au sujet du projet d’assurance autonomie sont déjà prises. La Commission parlementaire devrait se tenir en octobre prochain. La Centrale a la ferme intention d’étayer les raisons de son opposition à la privatisation de ces services d’aide, que ce soit en les confiant aux entreprises d’économie sociale ou aux organismes privés. Encore faudrait-il que les discussions permettent de réfléchir collectivement à ce sujet. Le ministre doit respecter le processus de consultation. Il doit confirmer que la décision n’est pas prise », a déclaré Louise Chabot, présidente de la CSQ.
La CSQ s’oppose à la privatisation des soins à domicile pour plusieurs raisons cliniques, éthiques et d’efficience. Confier ces soins à l’économie sociale et aux entreprises privées constituerait un pas de plus dans le désengagement étatique, dicté essentiellement par une recherche d’économies aux dépens des travailleuses et travailleurs, et ultimement des patientes et patients eux-mêmes. Les soins à domicile doivent être offerts directement par le réseau public sans exiger de contribution financière de la part des usagères et usagers. Le réseau public détient déjà tous les leviers nécessaires pour offrir un service de qualité.
Par ailleurs, la Centrale précise qu’elle appuie les entreprises d’économie sociale qui apportent, dans plusieurs champs d’activité, une contribution positive à la société québécoise. Cependant, leurs mandats ne doivent pas se substituer aux services de santé publics existants.