Montréal, le 29 août 2024. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et sa Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP-CSQ) interpellent les directions des établissements quant à l’augmentation des plans d’intervention, la pression à l’innovation, l’intelligence artificielle (IA) et la fragilité de certains acquis de base, dont le français.
Les présidents de la CSQ, Éric Gingras, et de la FPEP-CSQ, Stéphane Lapointe, ainsi que la vice-présidente de la FPEP-CSQ, Marie-Josée Dallaire, ont profité d’une conférence de presse pour faire le point sur la situation dans les établissements d’enseignement privés à l’heure de la rentrée scolaire 2024-2025.
« À l’instar de ce qui se passe dans le réseau scolaire public, la situation n’est pas de tout repos pour le personnel dans les établissements d’enseignement privés, tant pour les personnels enseignant, de soutien que professionnel, qui sont aussi aux prises avec des enjeux de pénurie, de surcharge, de tension, de violence, etc. Et c’est notamment sur ces éléments que nous interpellons les directions des établissements », a indiqué le président de la CSQ, Éric Gingras.
« En somme, ils nous demandent de les aider à faire leur travail : veiller à la réussite éducative des élèves. Et ça, c’est un travail d’équipe qui requiert la mobilisation de toute l’équipe-école. Mais encore faut-il que les ressources et les moyens soient au rendez-vous. Oui, même au privé! À la CSQ, nous pensons que le Québec est mûr pour une grande réflexion en éducation, et oui, ça devrait aussi inclure le réseau privé, à notre avis. Nous avons d’ailleurs une résolution de congrès en ce sens, de même que pour défendre un projet pour l’avenir de notre réseau qui passe par une meilleure mixité sociale au sein des classes et des établissements. On le redit : l’égalité des chances ne doit pas être une promesse brisée. »
La Centrale fait aussi valoir que les réseaux privé et public partagent de nombreux défis, notamment en ce qui concerne la valorisation du travail, des compétences et du professionnalisme, laquelle se retrouve au cœur des priorités du personnel.
Pour le président de la FPEP-CSQ, Stéphane Lapointe, la réussite éducative est l’affaire de toutes et de tous. « Avoir un environnement propice aux apprentissages, c’est à la base de tout, et nos établissements doivent répondre à cet impératif. Les enjeux de violence et d’incivilité affectent le climat dans nos écoles, et il faut que ça cesse! Personnel, direction, élèves et parents, la collaboration est la clé. C’est vrai pour la motivation scolaire tout comme pour le climat dans les établissements. »
La Fédération souligne aussi à grands traits toute l’importance de la collaboration quant aux balises de l’implantation de l’intelligence artificielle. Elle insiste sur la nécessité de placer l’humain au centre des développements. « L’intelligence artificielle doit nous faire gagner en capacité, et non pas nous placer en situation de dépendance. Et chaque projet doit être envisagé par ses finalités pédagogiques, organisationnelles ou professionnelles. En d’autres mots : l’IA n’est pas une fin en soi, mais un outil pour servir la réussite. »
La vice-présidente de la FPEP-CSQ, Marie-Josée Dallaire, s’inquiète aussi de la fragilité de certains acquis de base, dont l’enseignement du français. La Fédération s’inquiète du fait que le personnel enseignant estime que le niveau de compétence des élèves est, pour une proportion inquiétante, inférieur aux attentes de leur niveau d’enseignement.
Mme Dallaire met en avant l’importance d’un climat positif pour favoriser la motivation scolaire. « Pour que nos jeunes réussissent, il est essentiel de créer un environnement de confiance et de respect dans les écoles. Nos membres nous le disent, cela passe par un effort collectif où parents et personnel scolaire travaillent main dans la main. Lorsque tous les acteurs s’unissent autour d’un objectif commun, la motivation et l’engagement augmentent, et tout le monde en ressort gagnant. C’est à partir de cette collaboration que nous pouvons bâtir des bases solides pour relever les défis présents dans nos milieux. Parce qu’on va se le dire : il y a de grands défis à relever! »