Montréal, le 27 avril 2022. – Au moment où le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, est à mettre la dernière main sur son plan de refondation du réseau de la santé, la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ) lance un appel public « pour retrouver plus d’humanité en santé ».
Réunies hier, à Québec, en conseil fédéral, les déléguées de la FSQ-CSQ, affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), ont ainsi adopté à l’unanimité un important énoncé intitulé Déclaration du 26 avril 2022, qui débute comme suit :
« Nous, infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes, qui sommes victimes des décisions prises depuis 25 ans par les gouvernements qui se sont succédé à Québec, réclamons, dès maintenant, plus d’humanité en santé. »
S’occuper des humains avant tout
La présidente de la FSQ-CSQ, Isabelle Dumaine, explique que « cet appel s’adresse avant tout au gouvernement Legault et à son ministre de la Santé et des Services sociaux, qui, comme leurs prédécesseurs, se lancent à leur tour dans une vaste réforme de notre système public de santé au cours de laquelle ils risquent, eux aussi, d’oublier l’essentiel : les êtres humains qui y travaillent et les personnes qui reçoivent les soins et les services ».
Dans sa déclaration, la FSQ-CSQ reconnaît que « notre réseau public de santé est sur le bord de la rupture » parce qu’il devient de plus en plus difficile d’y retenir ses travailleuses et travailleurs en poste tout comme d’attirer une relève tellement les conditions de pratique sont devenues inhumaines. « Nous l’avons vu au cours de la pandémie, la plus grande richesse de notre système de santé, c’est son personnel, notamment les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes. S’il n’y a plus suffisamment de personnel, alors ce n’est plus possible d’assurer une continuité de services et de soins. Il est donc évident qu’il faut prioritairement s’occuper du personnel si l’on veut que notre réseau public de santé ait un avenir », d’expliquer Isabelle Dumaine.
Les approches à prohiber et celles à encourager
C’est à cette fin que les déléguées de la FSQ-CSQ ont énuméré, dans leur déclaration, les façons de faire à prohiber dans le réseau ainsi que les approches qu’il faut plutôt privilégier pour rendre leurs milieux de travail plus humains. On y dénonce notamment le temps supplémentaire obligatoire, les emplois précaires, l’instabilité des postes, la gestion comptable déshumanisante, le minutage à outrance ainsi que la gestion des conditions de travail par décrets.
Quatre engagements pour le gouvernement Legault
Finalement, la FSQ-CSQ termine sa déclaration du 26 avril 2022 en exigeant du gouvernement du Québec qu’il prenne les quatre engagements suivants :
- Qu’il priorise dès maintenant la mise en place de mesures et de pratiques plus humaines dans le réseau de la santé, tant pour le personnel que pour les patients, qui doivent être au cœur de toute décision;
- Qu’il tienne compte réellement des solutions soumises par nos représentantes syndicales, les porte-parole officielles des travailleuses et travailleurs;
- Qu’il respecte le processus démocratique de négociation des conventions collectives pour toute modification des conditions de travail et de pratique du personnel;
- Qu’il contribue à rebâtir des environnements de travail nous permettant d’effectuer une prestation de soins adéquate, dans un milieu sain et sécuritaire pour notre intégrité physique et psychique et favorisant le soutien entre travailleuses et travailleurs.
Un appel à toute la population pour influencer le gouvernement
Notons, en terminant, que la FSQ-CSQ entend diffuser largement sa déclaration du 26 avril 2022 afin de rallier le plus largement possible la population derrière ses principes fondamentaux pour retrouver dès maintenant plus d’humanité dans notre système public de santé au Québec. « Nous espérons également que le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, s’inspirera largement de notre déclaration pour faire reposer notre réseau public de santé sur des fondations plus humaines que celles sur lesquelles il repose actuellement. Le ministre doit reconnaître dès maintenant que nous sommes plus que des forces d’exécution, comme il l’a lui-même récemment mentionné. Nous sommes des êtres humains au service de la population du Québec. Et seul un système public fort peut assurer l’accès et l’équité en santé », conclut la présidente de la FSQ-CSQ, Isabelle Dumaine.