Boucherville, le 23 octobre 2024. – Après avoir constaté avec indignation la mise à pied de nombreux enseignants en cours d’année à la suite d’une coupe majeure en francisation à l’éducation des adultes dans la plupart des centres de services scolaires, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) lancent aujourd’hui une campagne de publicité radio pour dénoncer la situation, laquelle sera diffusée dans toutes les régions pendant deux semaines.
Une décision incohérente
« Il y a de grands besoins de francisation dans les milieux et les équipes sont en place avec une expertise bien établie. Pourtant, le ministère de l’Éducation a choisi de couper, en catimini, en faisant complètement fi des enseignants qui seront cavalièrement mis à pied en cours d’année et des personnes immigrantes qui ne recevront pas les services de francisation nécessaires et attendus. Pour un gouvernement qui dit vouloir valoriser les enseignants et faire de l’enseignement du français une priorité, c’est raté », a fait savoir Richard Bergevin, président de la FSE-CSQ, tout en rappelant que celles et ceux qui enseignent en francisation sont des enseignants à part entière et qu’ils ne sont pas des pions transférables selon les besoins du moment.
Une offre de services déficiente en région
« On met la hache dans les services de francisation de nos centres d’éducation des adultes sans autre explication qu’une ligne dans des règles budgétaires tardives, sans même avoir la garantie que les personnes immigrantes pourront obtenir un service à court terme de Francisation Québec. Rappelons, d’une part, que ce dernier ne dessert pas toutes les régions et que, d’autre part, l’attente pour obtenir une place dans un cours a carrément explosé dans les derniers mois. Il s’agit pourtant de personnes qui veulent apprendre le français pour s’intégrer dans nos communautés et y travailler », a souligné Éric Gingras, président de la CSQ.
Les représentants des enseignants souhaitent que le MEQ change de cap et que les services puissent continuer à être offerts à la hauteur des besoins réels dans les centres de services scolaires. Si le gouvernement voulait opérer des changements, ceux-ci devraient minimalement être faits à visière levée et en toute transparence, en s’assurant d’établir un dialogue avec tous les partenaires interpellés par cette question. Au-delà des intervenants en éducation qui détiennent toute l’expertise nécessaire, on peut aussi penser aux acteurs économiques des régions, qui subiront directement les conséquences de ces compressions injustifiées.
On peut entendre le message radio en cliquant ici.