Nicolet, le 17 avril 2014. – « Dans la région de Nicolet comme partout ailleurs au Québec, la situation du personnel de soutien scolaire s’est dégradée au cours des dernières années avec un fardeau de tâche qui s’est alourdi pour plusieurs catégories d’emplois. Les nombreuses compressions en éducation, qui se sont faites trop souvent sur le dos du personnel de soutien scolaire, ont eu des effets négatifs sur les services directs offerts aux élèves et il est temps que le gouvernement et les commissions scolaires songent à réinvestir. »
Président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Éric Pronovost poursuit la tournée du Québec, pour revendiquer auprès du prochain gouvernement et des commissions scolaires un engagement ferme afin de renforcer le soutien scolaire. La FPSS-CSQ regroupe près de 27 000 membres et est la seule organisation syndicale au Québec représentant exclusivement du personnel de soutien scolaire des écoles et des centres.
Déplorant le fait que le personnel de soutien scolaire a eu plus que sa part de compressions au cours des dernières années, Éric Pronovost croit qu’il est urgent qu’on revalorise les femmes et les hommes qui œuvrent en soutien scolaire et dont le travail est essentiel pour assurer la réussite des élèves.
« Quand on coupe dans le personnel de soutien scolaire, ce sont les services directs aux élèves qui sont affectés. C’est le temps qu’on se le dise. Nos 27 000 membres sont répartis dans pas moins de 81 corps d’emplois et interviennent chaque jour aux premières lignes auprès des élèves et des parents. Ce n’est pas vrai qu’on peut abolir des postes ou réduire le nombre d’heures de travail, comme on l’a fait au cours des dernières années, sans que cela diminue la qualité des services dans nos écoles et nos centres », plaide le président de la FPSS-CSQ.
Des élèves dépendants du personnel de soutien
Éric Pronovost déplore le fait que, parce que le travail du personnel de soutien scolaire est très diversifié et peu connu de l’ensemble de la population, ces travailleuses et travailleurs sont trop souvent les premiers à écoper des compressions dans le secteur de l’éducation.
« Les commissions scolaires doivent cesser de laisser croire que ce n’est pas grave de réduire les budgets en soutien scolaire. Rien n’est plus faux. En une seule journée à l’école, un enfant peut rencontrer pas moins de 20 à 25 fois le personnel de soutien pour recevoir des services directs. Ce n’est pas peu dire et il est temps que le gouvernement et les administrateurs scolaires en prennent conscience », martèle Éric Pronovost.
Des tâches et responsabilités essentielles
Le président de la FPSS-CSQ insiste pour rappeler que l’école québécoise ne serait pas la même sans le personnel de soutien.
« Qu’il s’agisse d’un emploi technique ou paratechnique, d’un emploi administratif ou manuel, nos membres assument des tâches et des responsabilités essentielles. Les directions, aussi bien que les enseignantes et les enseignants, de même que les professionnelles et professionnels de l’éducation, ne pourraient pas accomplir leur propre travail sans le soutien de nos membres », assure Éric Pronovost.
Une situation à redresser
M. Pronovost soutient que non seulement le personnel de soutien ne doit plus faire l’objet de nouvelles coupes, de quelque façon que ce soit, mais qu’il faut également redresser la situation pour conserver un personnel qualifié.
« Il faut cesser de voir les emplois en soutien comme un travail secondaire. Les gens qui occupent ces emplois ont choisi d’y faire carrière, sont compétents, qualifiés et possèdent une expertise dans leur domaine respectif dont on ne peut se passer. Malheureusement, on gaspille trop souvent cette expertise en leur faisant faire de menus travaux pendant qu’on confie à des sous-traitants des responsabilités plus importantes. Cette façon de faire dévalorise nos professions et ne garantit aucune économie aux commissions scolaires », accuse le président de la FPSS-CSQ.
Aux premiers rangs de la bataille pour les ouvriers spécialisés
Le président de la FPSS-CSQ pense notamment au cas des ouvriers spécialisés du secteur public, dont ceux des établissements scolaires, qui font face à un très sérieux problème d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre causé directement par le manque de reconnaissance pour le travail accompli. Cela se traduit particulièrement par un retard salarial comparativement au privé qui peut se chiffrer jusqu’à 30 % dans certains cas.
« Ce dossier tient fortement à cœur à notre fédération et la FPSS-CSQ est aux premiers rangs depuis plusieurs mois dans cette bataille livrée auprès du Conseil du Trésor pour que les ouvriers spécialisés obtiennent une juste rémunération. Et si le dossier ne se règle pas avant la prochaine ronde de négociation, il sera nécessairement à l’ordre du jour », prévient Éric Pronovost.
Des actions qui contredisent les paroles
D’autre part, Éric Pronovost rappelle que depuis plusieurs années, les commissions scolaires et le ministère de l’Éducation prônent la stabilité de l’équipe-école auprès des élèves, alors que leurs propres actions vont à l’encontre de cette philosophie.
« L’imposition de plans d’effectifs irréalistes, d’horaires de travail qui varient chaque année, d’horaires brisés a pour conséquence l’instabilité du personnel et engendre d’importants mouvements de main-d’œuvre qui rendent d’autant plus difficile la stabilité des équipes-écoles qui interviennent quotidiennement auprès des enfants », déplore le leader syndical.
L’école a besoin de soutien
Déterminée à ce que le personnel de soutien scolaire soit reconnu à sa juste valeur, la FPSS-CSQ poursuit donc aujourd’hui une tournée du Québec qui s’arrêtera dans 14 villes d’ici la fin du mois d’avril. Cette tournée se déroule sous le thème L’école a besoin de soutien. À chaque endroit, des rencontres sont prévues avec les membres de l’exécutif régional pour resserrer les liens en vue de la prochaine négociation.
« Pour la FPSS-CSQ, il est primordial d’être près des membres qu’elle représente et d’avoir une bonne connaissance de leur vécu dans leur milieu respectif. De cette façon, nous sommes en mesure de mieux les défendre et de parler en leur nom lorsque nous rencontrons aussi bien les représentants du gouvernement que des commissions scolaires », précise Éric Pronovost.
Campagne Web
La campagne L’école a besoin de soutien vise également à faire connaître et reconnaître l’importance du travail effectué par le personnel de soutien scolaire. Un microsite Web portant sur cette campagne sera d’ailleurs lancé sous peu. On y retrouvera plusieurs capsules vidéo et entrevues réalisées avec des membres du personnel de soutien scolaire.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
Profil de la FPSS
La Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) est la seule fédération représentant exclusivement du personnel de soutien scolaire des écoles et des centres du Québec. Elle regroupe près de 27 000 membres travaillant dans les différentes commissions scolaires à travers le Québec.