Montréal, le 28 décembre 2022. – « Notre vœu le plus cher en éducation, pour l’année 2023, c’est que le ministre de l’Éducation prenne la pleine mesure des conséquences néfastes de l’enseignement à distance sur le cheminement pédagogique des élèves et mette fin sans tarder à son déploiement. »
À l’approche de la nouvelle année, le président de la Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP-CSQ), Stéphane Lapointe, profite de l’occasion pour adresser au ministre Bernard Drainville les vœux de son organisation syndicale pour 2023.
Les dommages de l’enseignement à distance se confirment
Rappelons que la FPEP-CSQ a rendu publique, en 2022, une recherche scientifique démontrant que l’enseignement à distance est nuisible à la fois au développement de l’élève et à la capacité d’intervention de la personne enseignante. Constat qui a été confirmé récemment par la vérificatrice générale du Québec, qui s’est montrée très sévère à l’égard du ministère de l’Éducation en ce qui concerne sa gestion de l’enseignement à distance au Québec.
Un appel à l’action pour le ministre Drainville
« Alors que l’ex-ministre Roberge est demeuré sourd à notre appel sur l’urgence d’agir dans ce dossier, nous faisons le vœu que son successeur manifeste un plus grand intérêt et agisse pour mettre fin aux dommages qui s’étendent dans les milieux et qui sèment beaucoup d’inquiétude chez l’ensemble du personnel en éducation. Le temps n’est plus à collecter des données pour évaluer l’enseignement à distance. Nous avons suffisamment d’études. Le temps est maintenant à l’action », explique le président de la FPEP-CSQ.
Ce dernier ajoute que tant le ministère de l’Éducation que les directions d’établissements privés ne peuvent plus fermer les yeux sur l’enseignement à distance. « Est-ce trop que de leur demander une éducation responsable tant pour le bien des élèves que du personnel enseignant? », questionne Stéphane Lapointe.
La réussite éducative est une priorité pour l’ensemble des acteurs des réseaux de l’éducation. Soyons responsables et arrêtons d’imposer de nouvelles formules d’enseignement en ligne et de vouloir innover à tout prix. Le rattrapage des lacunes pandémiques est un chantier qui débute. Laissons le personnel en éducation décider des stratégies pédagogiques les plus adéquates pour amener les élèves sur le chemin de la réussite.
Trois vœux à exaucer pour le ministre et son ministère
La FPEP-CSQ adresse donc les vœux suivants au ministre de l’Éducation et à son ministère en espérant les voir se réaliser en 2023 :
- Que l’on cesse de forcer le déploiement de l’enseignement en ligne en reproduisant le format mis en place pendant la pandémie, et ce, aussi longtemps que les conditions pédagogiques et les conditions de travail ne seront pas au rendez-vous.
- Que le ministère de l’Éducation arrête de tenir un double discours concernant l’enseignement en ligne et que ses dirigeants arrêtent de faire la sourde oreille et de continuer de naviguer à vue. D’un côté, il confirme que l’enseignement en présentiel n’a pas d’équivalent. Et de l’autre côté, il permet la mise en place de l’enseignement en ligne en accordant des projets pilotes sans retenue. Le ministre doit reprendre le contrôle.
- Que le ministre de l’Éducation prenne le temps d’écouter le personnel de l’éducation, qui est directement connecté aux réels besoins des milieux et des élèves. L’utilisation des bases de données ne doit pas être l’unique source de prise de décisions pour orienter les prochaines réformes en éducation.