Montréal, le 30 mai 2021. – Sur le thème « L’écran nous déconnecte, l’enseignement à distance a des conséquences », la Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP-CSQ) lance une offensive auprès du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, et de la Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP) pour qu’ils acceptent de baliser et de limiter le recours à cette pratique.
La vice-présidente de la FPEP-CSQ, Marie-Josée Dallaire, précise que sa fédération syndicale souhaite rencontrer rapidement le ministre de l’Éducation ainsi que la direction de la FEEP afin de leur faire part des conclusions de l’enquête sur l’enseignement à distance et des mesures qu’on espère voir être adoptées pour encadrer l’enseignement à distance.
« La crise sanitaire nous a plongés du jour au lendemain dans l’enseignement à distance, sans que nous ayons eu pu réfléchir aux façons de faire et aux impacts éventuels tant sur les élèves que sur le personnel. Il est maintenant temps de tirer des leçons de ce virage forcé vers l’enseignement à distance avant que certains établissements commettent l’erreur de normaliser une approche qui devait être exceptionnelle », explique Marie-Josée Dallaire.
Un recours qui doit demeurer exceptionnel
La FPEP-CSQ entend donc demander au ministre de l’Éducation de baliser et de limiter le recours à l’enseignement à distance et de résister aux multiples prétextes l’incitant à y recourir. « Notre enquête démontre clairement que l’enseignement à distance a des conséquences multiples sur les élèves et sur le personnel de l’éducation. Dans ce contexte, il faut l’autoriser uniquement dans le cas de circonstances exceptionnelles, telles qu’une pandémie. Sinon, le ministre doit stipuler qu’il faut privilégier en tout temps l’enseignement traditionnel en classe dans l’intérêt de la réussite des élèves et pour garantir des conditions de travail justes, raisonnables et humaines pour le personnel de l’éducation », de dire la vice-présidente de la FPEP-CSQ.
Des balises exigées du ministre de l’Éducation
La FPEP-CSQ pressera donc le ministre Jean-François Roberge de prendre position dans ce dossier afin qu’il énonce des balises claires en vue de la prochaine année scolaire.
« Nous n’excluons pas tout recours aux technologies en éducation, loin de là. Mais l’expérience de la dernière année nous a démontré qu’il ne faut pas emprunter la voie de l’enseignement à distance pour n’importe quelles raisons ou pour plaire aux demandes de tout un chacun, car elle nous conduit dans une impasse. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’enseignement à distance a pour effet de déconnecter le personnel enseignant et les élèves et de rompre un lien précieux qui favorise l’apprentissage », plaide Marie-Josée Dallaire.
La leader syndicale termine en mentionnant qu’il faut donc continuer de chercher ensemble à savoir et à documenter dans quelles conditions les technologies peuvent avoir un impact positif sur l’engagement et la réussite scolaires des élèves.