Montréal, le 10 septembre 2013. – La CSQ salue l’initiative du gouvernement de lancer une discussion afin de doter le Québec d’une Charte des valeurs visant à mieux définir le caractère laïc et les valeurs communes de la société québécoise.
« Le Québec doit être une société démocratique, progressiste, exempte de toute discrimination, qui se fonde sur le respect, la justice sociale et qui assure la protection des libertés et des droits fondamentaux de la personne », soutient Louise Chabot présidente de la CSQ. Elle ajoute « toutefois, l’exercice d’un droit inscrit dans les chartes ne doit pas remettre en question l’égalité entre les femmes et les hommes ».
À cet effet, la CSQ a adopté, lors de son dernier congrès 2012, une décision précisant que la laïcité de l’État, des institutions et des services publics est une condition essentielle à l’exercice des libertés. Ainsi, la CSQ aurait souhaité une charte de la laïcité, un concept beaucoup plus clair qu’une charte des valeurs québécoises, un concept beaucoup plus flou. Aucune législation ou réglementation ne doit être basée sur des préceptes religieux. À cet égard, la CSQ se réjouit que le gouvernement s’engage à baliser les demandes d’accommodement religieux et prévoit une obligation pour les ministères et organismes publics de se doter de politiques de mise en œuvre. De plus, les réunions et les cérémonies proposées par les institutions publiques ne doivent pas se baser sur une religion, mais peuvent cependant témoigner des traditions culturelles québécoises, comme les fêtes de fin d’année. La CSQ considère cependant que les congés à caractère religieux quant à eux relèvent de la négociation locale avec l’employeur et non de la Charte.
Quant à l’école publique québécoise, elle est laïque, ouverte à tous les élèves, indépendamment de leurs croyances ou de leur origine. De plus, comme le précise la jurisprudence, la CSQ considère que la demande d’espaces pour la prière ne constitue pas un accommodement raisonnable étant donné les coûts qu’elle entraîne. Par ailleurs, la CSQ va plus loin que la proposition du gouvernement et prône l’abolition du financement public des écoles privées confessionnelles.
Tout en protégeant le patrimoine religieux qui fait partie de la mémoire historique collective, les biens et les immeubles publics ne doivent pas représenter l’adhésion à une religion. À cet égard, Mme Chabot précise : « La CSQ demande au gouvernement québécois de retirer le crucifix placé au-dessus de la chaise du président de l’Assemblée nationale. »
Au cours des prochaines semaines, la CSQ tiendra des discussions au sujet de l’obligation pour le personnel de faire preuve de neutralité religieuse. Ainsi, le port de signes religieux ostentatoires par le personnel et ceux représentant l’autorité sera débattu au sein de ses instances. Elle fera part de sa position dans le cadre des consultations annoncées.
Profil de la CSQ
La CSQ représente près de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.