Montréal, le 22 décembre 2021. – Alors que le variant Omicron se propage dans le monde entier, provoquant de nouvelles infections, des craintes accrues et des fermetures massives, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) renouvelle son appel en faveur d’un accès équitable aux vaccins contre la COVID-19 afin d’endiguer les vagues incessantes de la pandémie.
Trente-deux millions d’enseignantes, d’enseignants et de personnels de soutien en éducation, représentés mondialement par l’Internationale de l’Éducation, exigent des gouvernements qu’ils assurent un accès universel aux vaccins, aux médicaments et aux technologies visant à lutter contre la COVID-19.
Représentant 200 000 membres, dont 125 000 travailleuses et travailleurs de l’éducation du Québec, la CSQ soutient fermement cet appel.
« Les confinements précédents liés à la pandémie ont clairement montré les effets négatifs à long terme des fermetures d’écoles sur les enfants et les jeunes, notamment leurs conséquences disproportionnées sur les élèves déjà défavorisés. Les efforts visant à garder les établissements d’enseignement ouverts dépendent aussi de l’accès équitable aux vaccins dans le monde entier », a soutenu Éric Gingras, président de la CSQ, dans une lettre adressée au premier ministre Justin Trudeau.
Rappelons d’ailleurs que la lettre de mandat du ministre fédéral de la Santé récemment publiée traite de la question des vaccins, stipulant qu’il faut « renforcer les efforts internationaux visant à ce que la population mondiale ait un accès à des mesures de lutte contre la COVID-19, y compris des vaccins, des interventions thérapeutiques et des systèmes de santé solidifiés ».
Priorité aux personnes plutôt qu’au profit
Une déclaration adoptée par le Conseil des Global Unions, représentant plus de 200 millions de travailleuses et de travailleurs dans le monde, exhorte les gouvernements, en particulier ceux d’Allemagne, du Royaume-Uni et de Suisse, ainsi que la Commission européenne à lever les droits de propriété intellectuelle sur les vaccins et les médicaments contre la COVID-19 dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il faut donner la priorité aux personnes plutôt qu’au profit.
Or, le gouvernement du Canada s’oppose lui aussi à la levée des brevets. C’est pourquoi la CSQ exhorte le premier ministre Justin Trudeau à revoir sa position.
Rappelons que la levée temporaire des aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) pour les vaccins contre la COVID-19 a été proposée par l’Afrique du Sud et l’Inde en octobre 2020. Cette proposition a recueilli le soutien de plus d’une centaine de pays à travers le monde. Seule une poignée de pays riches, dont le Canada, s’oppose à la levée de ces droits et a délibérément choisi de défendre les intérêts des laboratoires pharmaceutiques pendant une pandémie mortelle qui a causé la perte de plus de 5 millions de personnes dans le monde et continue de faire des ravages parmi les populations les plus vulnérables.
Plusieurs difficultés pour les dons de vaccins
Les mécanismes de dons de vaccins visant à en faciliter l’accès dans les pays à revenu faible et moyen ont échoué à atteindre leurs objectifs. Un nouveau rapport mondial révèle l’étendue de cet échec : sur les 1,8 milliard de doses de vaccins promises par Team Europe (Union européenne (UE), Norvège et Suisse) et par le G7, seules 261 millions de doses – 14 % – ont été livrées à ce jour. Entretemps, les sociétés pharmaceutiques engrangent des bénéfices record au prix de milliers, voire de millions, de vies humaines.
David Edwards, Secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation : « En tant que professionnels de l’éducation, nous avons été aux avant-postes dans cette pandémie et nous avons été témoins de l’effroyable tribut payé par nos élèves, nos collègues et nos communautés. Une distribution équitable des vaccins est la seule solution. La solidarité est la solution, pas la cupidité. Des millions de vies ont déjà été perdues, des vies qui auraient pu être épargnées. L’UE, le Royaume-Uni et la Suisse ne doivent pas permettre que les bénéfices des entreprises plongent le monde dans une pandémie sans fin. »
Le président des États-Unis d’Amérique, Joe Biden, et le Parlement européen ont récemment réitéré leur appui à une levée temporaire des droits de propriété intellectuelle.