Aux côtés du président du SEUAT-CSQ, Luc Gravel, et de la présidente du SPPMSNO-CSQ, Annie Chartier, la présidente de la CSQ, Louise Chabot, interpelle à nouveau le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, sur la situation de l’éducation au Québec, notamment en Abitibi-Témiscamingue.

Val-d’Or, le 19 mai 2016. – Aux côtés du président du Syndicat de l’enseignement de l’Ungava et de l’Abitibi-Témiscamingue (SEUAT-CSQ), Luc Gravel, et de la présidente du Syndicat des professionnelles et professionnels en milieu scolaire du Nord-Ouest (SPPMSNO-CSQ), Annie Chartier, la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, interpelle à nouveau le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, sur la situation de l’éducation au Québec, notamment en Abitibi-Témiscamingue.
De passage dans la région pour participer au Conseil général de la CSQ, qui se tient à Val-d’Or jusqu’à vendredi, Louise Chabot croit que l’Abitibi-Témiscamingue est un exemple concret de région où les élèves subissent les conséquences de l’absence de vision en éducation du gouvernement Couillard.
« L’Abitibi-Témiscamingue enregistrait un taux de décrochage de 15,5 % en 2012-2013, variant de 10,2 % à 17,9 % selon les commissions scolaires. Cette situation regrettable dure depuis des années malgré l’expertise et l’engagement soutenus manifestés chaque jour par le personnel scolaire de la région. La responsabilité de cette incapacité à corriger la situation revient directement au gouvernement en place, qui a perdu les deux dernières années à nous plonger inutilement dans un débat de structures plutôt que d’agir concrètement pour nos jeunes », dénonce la présidente de la CSQ.
Des propos guère rassurants
Louise Chabot ajoute que ni le mea culpa de Philippe Couillard, qui reconnaissait la semaine dernière la perte de temps occasionnée par la réforme de structures lancée par son propre gouvernement, ni les élucubrations énoncées par le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, au congrès du Parti libéral du Québec, ne sont pour la rassurer.
« C’est plutôt ironique d’entendre les Couillard et Proulx dire vouloir faire de l’éducation leur priorité, alors que leur propre gouvernement n’a cessé de poser des gestes, depuis son arrivée au pouvoir, qui ont affaibli dangereusement notre système public d’éducation. Et c’est loin d’être terminé. En ce moment même, les commissions scolaires d’ici et de partout au Québec cogitent justement des plans d’effectifs qui font disparaître des postes pour satisfaire l’austérité qu’ils imposent. Ce n’est certainement pas comme ça qu’on va faciliter la réussite des élèves et faire reculer le taux de décrochage », déplore Louise Chabot.
D’importants défis en éducation pour l’Abitibi-Témiscamingue
Le président du SEUAT-CSQ, Luc Gravel, abonde dans le même sens, précisant que l’Abitibi-Témiscamingue est une région où les défis à relever sont importants en matière de décrochage scolaire, autant pour les garçons que pour les filles.
« Le taux de diplomation et de qualification au secondaire dans la région, avant l’âge de 20 ans, est de seulement 69,9 % comparativement à 77,7 % pour l’ensemble du Québec. C’est un retard notable qui, pour être comblé, nécessite plus que des vœux pieux. Il faut un gouvernement déterminé à renverser la vapeur et qui pose des gestes concrets en ajoutant des ressources humaines, matérielles et financières. Autrement, ça reste de vaines paroles ministérielles », constate Luc Gravel.
Des élèves HDAA sans soutien professionnel suffisant
Les besoins sont même plus criants du côté des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (HDAA) comme l’explique la présidente du SPPMSNO-CSQ, Annie Chartier.
« Le taux de décrochage est encore plus élevé chez les élèves HDAA, à 46,8 % dans l’ensemble du Québec. C’est clair qu’il y a nécessité d’ajouter des ressources professionnelles si l’on veut vraiment aider ces jeunes. Ce n’est pas en suivant aveuglément des politiques d’austérité qu’on va y parvenir. Il faut augmenter les services directs aux élèves, qui font cruellement défaut à beaucoup de jeunes ayant besoin d’aide pour persévérer et réussir leurs études », énonce Annie Chartier.
Un ministre qui doit écouter les vrais spécialistes
En terminant, la présidente de la CSQ invite donc le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, à cesser de prêter l’oreille à tous les apprentis sorciers de l’éducation qu’on peut entendre sur la place publique, et à se mettre à l’écoute de celles et ceux qui travaillent chaque jour auprès des élèves.
« Comment peut-on faire confiance à un ministre de l’Éducation qui parle de lancer un plan d’action sur la persévérance et qui l’élabore sans juger nécessaire de consulter le personnel dans les milieux concernés. Ça ne fait vraiment pas sérieux et ça donne l’impression que son gouvernement n’a pas trouvé suffisamment long le temps qu’il nous a fait perdre depuis deux ans », conclut Louise Chabot.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 dans le secteur public. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.