Montréal, le 23 octobre 2023. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations du réseau scolaire (la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) et la Fédération du personnel de l’enseignement privé (FPEP-CSQ)) sont particulièrement préoccupées par le portrait présenté ce matin dans le Journal de Montréal sur la détresse psychologique vécue dans les écoles.
Trois fois plus de détresse psychologique qu’il y a 10 ans
Selon les données de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) exposées dans l’article, c’est près de 6 employés du réseau de l’éducation sur 10 qui vivent de la détresse psychologique au travail! C’est près de trois fois plus qu’en 2011, alors qu’une étude similaire établissait que 21 % du personnel scolaire était en situation de détresse psychologique.
Ces chiffres effarants proviennent d’une vaste enquête de l’INSPQ, réalisée au printemps 2022 auprès de 22 000 enseignants, professionnels, employés de soutien et directions d’école afin de mesurer leur niveau de détresse psychologique. Celle-ci permet d’identifier les risques psychosociaux qui peuvent avoir un impact sur la santé mentale du personnel scolaire, comme la charge de travail élevée (71 % des répondants), la faible reconnaissance au travail (56 %) ou encore la faible latitude décisionnelle (46 %). Malheureusement, cette étude n’a pas encore fait l’objet d’une publication de la part de l’INSPQ.
« Ces chiffres sont vraiment préoccupants et ils confirment les échos que nous avons des différents milieux et des membres. Quand on dit qu’il faut poser des actions concrètes pour améliorer les conditions de travail dans nos réseaux, ce portrait du réseau de l’éducation confirme l’urgence de la situation. La surcharge, la pression, le manque de ressources, les enjeux liés à la violence, etc. C’est un cocktail toxique, et nous sommes sérieusement inquiets pour la santé du personnel », réagit le président de la CSQ, Éric Gingras.
Une réforme scolaire mal avisée
Dans ce contexte, la réforme scolaire du ministre Bernard Drainville, contenue dans le projet de loi no 23, ne pouvait plus mal tomber. « Malgré les nombreux irritants du projet de loi no 23, nous invitons le ministre à prendre le pouls de ce qui se passe dans le réseau et à travailler avec nous pour apporter des solutions aux véritables problèmes rencontrés sur le terrain », termine Éric Gingras.