Montréal, le 9 janvier 2019. – « Les conditions de travail dans le secteur public ont franchi la limite de l’inacceptable. Il faut s’attaquer aux causes qui menacent la santé de ces travailleuses et travailleurs si l’on veut continuer à pouvoir assurer des services publics de qualité à la population. Voilà ce qui sera l’une des priorités de la CSQ en 2019. »
La présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Sonia Ethier, a profité de la traditionnelle conférence de presse de début d’année pour lancer un message clair au nouveau gouvernement et au premier ministre François Legault.
« La capacité de l’État à assurer à la population les services de qualité et sécuritaires auxquels elle a droit est complètement remise en question actuellement. C’est vrai en éducation où le droit à l’égalité des chances pour tous les élèves est mis en péril. C’est vrai dans nos cégeps et universités où les étudiantes et étudiants à besoins particuliers sont de plus en plus nombreux, sans avoir accès aux ressources appropriées. C’est aussi vrai en santé où les conditions de travail se sont si détériorées qu’elles engendrent de la maltraitance organisationnelle chez celles et ceux qui doivent recevoir des soins », dénonce Sonia Ethier.
Contrer les conditions de travail malsaines
Cette dernière soutient que la situation dans le secteur public, avec une hausse marquée des congés de maladie de longue durée et des situations de violence vécues par le personnel, est extrêmement préoccupante.
Sonia Ethier ajoute que la Centrale passera à l’offensive au cours des prochains mois pour obliger le gouvernement et les employeurs à prendre leurs responsabilités pour que des mesures collectives soient prises afin d’améliorer les choses.
Une négociation attendue
La prochaine négociation dans le secteur public sera également un autre sujet majeur pour la CSQ en 2019.
« La récente mise à jour économique du gouvernement Legault a démontré noir sur blanc que la situation budgétaire du Québec était loin d’être aussi sombre que ce que les gouvernements précédents voulaient nous faire croire. L’objectif de remboursement de la dette sera atteint cinq ans plus tôt que ce qui est exigé par la loi, ce qui démontre bien que les compressions et les gels dans les services publics ont été exagérés et déraisonnables », relate Sonia Ethier.
Une injustice salariale à corriger
La leader syndicale ajoute que le temps presse et qu’il faut redonner de l’air aux services publics et à ses employés.
« L’Institut de la statistique du Québec a confirmé récemment que les travailleuses et travailleurs du secteur public accusent un retard de rémunération de 6,6 %, par rapport aux autres salariés québécois. C’est une injustice à laquelle nous nous attaquerons lors des prochaines négociations. Ce retard salarial, combiné à une précarité d’emploi toujours alarmante, a des conséquences désastreuses sur les capacités de l’État de retenir son personnel et d’attirer une relève », rappelle Sonia Ethier.
Un salaire minimum plus juste
La présidente de la CSQ précise que son organisation ne limitera pas son action à combattre uniquement les injustices qui affectent ses membres.
« La lutte pour une société plus juste et plus solidaire a toujours été une valeur importante à la CSQ. Pour cette raison, nous allons également continuer à nous battre avec nos partenaires pour revendiquer un salaire minimum de 15 $ l’heure. Quand on travaille, on doit pouvoir vivre décemment de son revenu. Dans une société aussi riche que la nôtre, ce n’est pas normal, et si le Québec ne veut pas connaitre de contestation sociale semblable à ce qu’on connait ailleurs, le gouvernement va devoir agir rapidement », prévient Sonia Ethier.
Urgence environnementale
Autre sujet de préoccupation pour la CSQ : la lutte contre le réchauffement climatique.
« Le laxisme de nos gouvernements face à l’urgence environnementale ne peut plus durer. Ces mêmes élus, qui prétendent servir la population, menacent par leur inaction notre avenir commun et la survie de l’humanité. C’est extrêmement grave et devant le constat flagrant que les politiciens ne sont pas à la hauteur de ce défi crucial, les citoyennes et citoyens vont devoir se mobiliser pour les obliger à prendre leurs responsabilités », ajoute la présidente de la CSQ.
Rappelons que la CSQ a mis sur pied dès 1993 le mouvement des Établissements verts Brundtland (EVB-CSQ), un réseau d’établissements ayant pour mission l’éducation pour un avenir viable, qui met de l’avant l’écologie, la solidarité, le pacifisme et la démocratie.
Gaspillage de fonds publics
Sonia Ethier tient également à mentionner que la CSQ a joint récemment, aux côtés de la FTQ et de la CSN, la campagne pour la mise en place d’un régime public et universel d’assurance médicaments La pièce manquante. « Le gouvernement Legault, qui s’est engagé à lutter contre le gaspillage de fonds publics, doit démontrer son sérieux en s’attaquant dès maintenant à la croissance fulgurante du coût des médicaments qui grèvent de plus en plus sérieusement les budgets de l’État et des ménages québécois », de dire la présidente de la CSQ.
Veille sur la transformation numérique
D’autre part, la CSQ continuera de documenter la transformation numérique dans les différents réseaux de l’éducation, scolaire, enseignement supérieur et privé, dans l’objectif de soutenir ses membres dans leurs conditions d’exercice, pour qu’ils puissent pleinement développer les compétences numériques des enfants, des jeunes et des adultes.
En terminant, Sonia Ethier réitère que « la CSQ intensifiera ses efforts et ses luttes en 2019 pour que le personnel travaillant dans le secteur public retrouve des conditions de travail plus humaines et bénéficie de conditions salariales et monétaires plus justes ».
D’autres dossiers prioritaires pour la CSQ en 2019
- Réinvestissements dans les services publics
- Défense du réseau public de services de garde à la petite enfance
- Négociations chez les responsables de services éducatifs en milieu familial
- Révision du mode de financement des cégeps