Montréal, le 20 avril 2021. – Devant la campagne de vaccination maintenant ouverte à l’ensemble des travailleurs essentiels, partout au Québec, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), qui représente près de 200 000 membres, déplore le refus du gouvernement de libérer les membres du personnel de l’éducation et de la petite enfance souhaitant être vaccinés. Tout en questionnant cette directive du gouvernement du Québec, qui constitue un frein à la vaccination plus rapide de la population, la Centrale plaide pour une plus grande flexibilité et réclame la mise en place de mesures spéciales dans l’objectif de protéger le plus rapidement possible le maximum de travailleuses et de travailleurs de l’éducation et de la petite enfance. Finalement, elle demande d’inclure le personnel de l’enseignement supérieur, soit le personnel des cégeps et des universités, dans la liste des travailleurs essentiels visés par l’actuelle campagne de vaccination.
Des libérations de vaccination refusées
Prétextant que « la vaccination n’est pas une obligation de l’employeur, mais plutôt un choix offert aux citoyens », une consigne émanant du ministère de l’Éducation fait valoir que la vaccination doit s’exercer sans libération du personnel, qui est invité à prendre rendez-vous en dehors du travail. La CSQ déplore cette mesure et estime que le refus de libérer le personnel de l’éducation et de la petite enfance sur les heures de travail augmente objectivement l’achalandage sur la prise de rendez-vous avant et après les heures de travail. « Alors qu’il appelle le grand public à se faire vacciner depuis des semaines, le gouvernement ne prêche même pas par l’exemple à l’endroit de ses propres employés de l’éducation et de la petite enfance, qui comptent pourtant comme des lieux d’éclosion en importance de la COVID-19 et de ses variants. Ces personnes sont pénalisées parce qu’elles bénéficient de moins de plages horaires disponibles que la population et qu’elles devront attendre plus longtemps avant d’avoir un rendez-vous respectant la directive du gouvernement. Rappelons qu’il existe pourtant plusieurs établissements, autant publics que privés, qui octroient des libérations pour favoriser la vaccination. Le refus de libérer le personnel de l’éducation sur les heures de travail n’est pas cohérent ni conséquent avec la volonté de la Santé publique de vacciner le plus grand nombre de personnes, et ce, le plus rapidement possible », explique Sonia Ethier, présidente de la Centrale.
Cette consigne du gouvernement constituant un obstacle injustifié à la vaccination accélérée du personnel des écoles, la CSQ lance donc un appel pour l’instauration de mesures compensatoires visant à protéger plus rapidement les membres du personnel œuvrant dans les écoles et les établissements de la petite enfance. Parmi les idées proposées, des plages horaires spécifiques et supplémentaires de vaccination dédiées au personnel ou encore l’instauration de cliniques mobiles s’avéreraient pertinentes pour endiguer les potentiels cas de contamination à la COVID-19 chez les travailleuses et les travailleurs. « À défaut de libérer les personnels enseignant, de soutien et professionnel ainsi que les intervenantes de la petite enfance pour la vaccination sur les heures de travail et en les pénalisant, le gouvernement peut-il au moins prévoir des plages horaires spécifiques ou supplémentaires dédiées à ceux-ci pour accélérer la vaccination? Pourquoi ne pas instaurer des cliniques mobiles? Une panoplie de mesures existent dans l’objectif de vacciner le plus rapidement et le plus efficacement possible nos membres, qui demandent depuis longtemps d’être protégés contre la COVID-19 », explique Sonia Ethier.
Inclure le personnel des cégeps et des universités
Alors que la définition de travailleurs essentiels n’inclut pas les milliers de membres du personnel des cégeps et des universités, la CSQ questionne la mesure et réclame que ces derniers s’ajoutent à la catégorie 9 visée par la campagne de vaccination. « Actuellement, des cours sont donnés en personne dans les établissements collégiaux et universitaires situés dans des régions de zones orange ou jaunes. Par leur emploi occupé en dehors des cours, les travaux d’équipes et la présence dans les classes, les étudiants des cégeps et des universités côtoient beaucoup de personnes dans leur quotidien et exposent ainsi le personnel à des risques quotidiens. Dans ces circonstances, l’exclusion du personnel de l’enseignement supérieur de la catégorie des travailleurs essentiels visés par la campagne de vaccination nous apparaît absolument injustifiée », conclut Sonia Ethier, présidente de la Centrale.