Enjeux sociopolitiques, Société

Intimidation et cyberintimidation : un appel à un plan d’action inclusif et adapté

3 décembre 2024

Chaque jour, des Québécoises et Québécois vivent les effets destructeurs de l’intimidation et de la cyberintimidation, mais des solutions existent. Selon la CSQ, un plan d’action concerté, ancré dans l’inclusion et la prévention, pourrait faire toute la différence. Les recommandations qu’elle propose appellent à des mesures spécifiques pour soutenir les groupes vulnérables et à des ressources adaptées pour chaque milieu.

Par Audrey Parenteau, rédactrice en chef

L’intimidation et la cyberintimidation touchent environ 12 % des Québécoises et des Québécois de 12 ans et plus, selon l’Étude québécoise sur les rapports sociaux dans un contexte scolaire, de travail et dans la communauté (EQRS) de 2022. Ces comportements visent souvent des personnes issues de groupes marginalisés : diversité sexuelle, de genre ou en situation de handicap. À ces facteurs s’ajoutent des caractéristiques comme l’identité ethnoculturelle ou le niveau de revenu, accentuant les inégalités dans certains contextes.

Face à ce constat alarmant, la CSQ propose une analyse différenciée selon les sexes et une perspective intersectionnelle pour guider le renouvellement, en 2025, du Plan d’action provincial pour prévenir et contrer l’intimidation et la cyberintimidation. La Centrale insiste sur l’importance de mesures spécifiques pour les groupes particulièrement exposés, comme les personnes transgenres, les aînés ou les jeunes. Pour ces derniers, un soutien accru dans les écoles est jugé essentiel afin de prévenir les cycles de réaction urgente et de promouvoir un climat scolaire sain et sécuritaire.

Des recommandations pour la cybersphère

Un autre axe clé des recommandations concerne le monde virtuel, où les comportements préjudiciables prolifèrent. La CSQ suggère d’étudier et de mettre en œuvre des modifications législatives pour contraindre les plateformes en ligne à mieux réguler les contenus. Elle souligne également la nécessité de développer des outils adaptés pour sensibiliser les populations les moins familières avec les technologies, notamment les personnes aînées.

Et dans les milieux de travail?

Enfin, la CSQ met l’accent sur les milieux de travail, où près de 10 % des Québécoises et Québécois déclarent avoir été victimes de harcèlement ou de cyberharcèlement. Elle appelle à une sensibilisation accrue des employeurs et au développement d’outils pour encourager les comportements respectueux, tant entre collègues que de la part de la clientèle et/ou des personnes usagères.

Pour en savoir plus

Dans le cadre du lancement par le ministère de la Famille d’un appel de mémoires qui serviront à guider la réflexion du gouvernement quant aux actions à entreprendre et aux interventions à prioriser pour prévenir et pour contrer l’intimidation et la cyberintimidation, la CSQ a déposé un mémoire. Celui-ci plaide pour une société où le respect et l’inclusion prennent le pas sur la violence et les préjugés.

Consultez le mémoire Vers un plan d’action concerté inclusif de la CSQ.