« Il faut cesser de banaliser la violence »

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) réclame une grande campagne de sensibilisation contre la violence, une problématique qui touche l’ensemble de la société et autour de laquelle tous les acteurs doivent se mobiliser.

Il y a quelques mois, la CSQ lançait un appel à toutes les forces de la société québécoise pour faire front commun contre la violence et déployer une action collective regroupant le réseau scolaire, les milieux publics et privés, le réseau communautaire et les intervenantes et intervenants politiques.

Devant des données rendues publiques récemment, notamment par la Sûreté du Québec, qui démontrent la hausse de la violence dans les écoles primaires et secondaires au cours des dernières années, la CSQ affirme que l’enjeu de la violence en est un de société qu’il faut prendre de front et par la prévention, à l’intérieur comme à l’extérieur des murs de l’école.

Dans un entretien avec Noovo Info, le président de la CSQ, Éric Gingras, affirme que la discussion autour de l’enjeu de la violence n’en est pas une à avoir « entre la direction et le personnel, c’est une discussion à avoir avec toute la société ».

De la violence au quotidien

« Malheureusement, on parle de violence seulement quand des événements méritent du temps d’antenne et font les manchettes », déplore Éric Gingras dans l’épisode 3 du balado Prendre les devants.

Il a rappelé que « dans le quotidien, les membres que l’on représente, que ce soit le personnel enseignant, de soutien ou professionnel, au primaire, au secondaire, à la formation générale des adultes, au cégep ou à l’université, et même les éducatrices en petite enfance, subissent de la violence, parfois physique, mais bien souvent verbale ».

Écoutez l’épisode 3 de Prendre les devants :

Une banalisation de plus en plus grande

Le personnel des établissements doit conjuguer avec la banalisation de la violence, qui contribue à alourdir sa tâche et le climat de travail, selon Éric Gingras. La violence prend différentes formes dans les milieux et cet enjeu n’est ni bien compris ni abordé adéquatement.

Parfois physique, souvent verbale, la violence subie fait mal au personnel, surtout lorsqu’elle est répétée.

« Il y a des codes de vie, beaucoup de codes de vie. Le problème c’est qu’ils ne sont pas respectés. On n’arrive pas à la conséquence parce qu’on trouve des excuses. La tolérance zéro en matière de violence, ce n’est pas vrai qu’elle est là présentement », déplore Éric Gingras.

Le président de la CSQ prononcera une allocution le mercredi 29 mars 2023 devant le conseil général de la Centrale. Lors de celle-ci, il abordera la question de la violence dans les écoles et dans les milieux de travail.

Voyez l’allocution d’Éric Gingras en direct :