Société
Hausse du prix des loyers: «La crise du logement est une préoccupation réelle»
22 janvier 2025
La CSQ réagit vivement à la réaction de la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, quant à la hausse estimée du prix des loyers à 5,9 % pour 2025. « Il faut plus de logements, nous en sommes aussi, mais ça ne se fera pas en claquant des doigts d’ici les prochaines semaines! Une hausse anticipée de 5,9 %, c’est largement au-dessus de l’inflation », fait valoir le président de la CSQ, Éric Gingras.
Par Maude Messier, conseillère CSQ
La CSQ rappelle que la hausse du salaire minimum pour 2024 était de seulement 3,28 % alors que l’inflation, pour la même période de référence, se situait pourtant à 4,5 %. « Et aujourd’hui, sous prétexte que c’est une décision sous la responsabilité du Tribunal administratif du logement (TAL), il laisse aller des hausses à 5,9 %. Voyons donc! Et pour les hausses des tarifs d’hydroélectricité qu’il a pourtant fait geler à 3 %, aussi en prétextant vouloir les maintenir près de l’inflation? À un moment donné, il faut que les arguments se tiennent! Là, c’est assez clair que les salaires n’augmenteront pas au même rythme que les prix des loyers et que cette hausse accentue l’inflation du logement locatif », dit Éric Gingras.
La crise du logement affecte inévitablement les plus pauvres, pour qui l’impact négatif à prévoir est évident, puisque l’on sait qu’ils ont tendance à déménager plus. Mais la CSQ insiste sur le fait que la question déborde maintenant de ce cadre habituel et affecte différentes strates socioéconomiques de la population.
« Et c’est notamment là que le gouvernement fait fausse route et démontre toute son incompréhension des enjeux connexes qui en découlent. La question de l’abordabilité du logement est à ce point importante et centrale dans le quotidien de nos membres qu’elle s’est traduite en orientation lors de notre dernier congrès en faveur de la mise en œuvre de plans d’action gouvernementaux devant comprendre un réinvestissement public massif pour créer et rénover des logements sociaux et un renforcement des protections des droits des locataires, notamment par un meilleur contrôle des loyers et une protection accrue contre les évictions », ajoute Éric Gingras.
« Autrement dit, la réaction de la ministre hier démontre non seulement un manque de sensibilité, mais surtout le peu de place accordée aux enjeux sociaux par le gouvernement, lesquels sont exacerbés dans le sillage de la crise du logement, l’itinérance, l’insécurité alimentaire et la violence conjugale, notamment. Et ça, contrairement à ce que semble penser le gouvernement, ça préoccupe la population, dont nos membres. »
Un épisode du balado de la CSQ, Prendre les devants, est justement consacré aux enjeux entourant la question du logement.
Écoutez l’entrevue d’Éric Gingras au micro de Philippe Cantin sur les ondes du 98,5 FM.