Éducation
Francisation : « Des drames humains derrière la fermeture des classes »
26 novembre 2024
Derrière la décision inattendue du gouvernement Legault de fermer « des centaines de classes en francisation dans les milieux scolaires, touchant la plupart des régions du Québec », se déroulent « de véritables drames humains », affirment les grandes centrales syndicales, dont la CSQ, l’Union des producteurs agricoles (UPA) et le Conseil du patronat du Québec (CPQ), dans une lettre ouverte publiée le 23 novembre dernier dans les journaux des Coops de l’information.
« Nous accueillons les gens de partout à travers le monde qui ont en commun d’avoir choisi le Québec, mais aussi d’avoir été choisis par leur société d’accueil, rappellent les signataires*. Ces personnes s’établissent ici avec l’intention de contribuer à bâtir le Québec à nos côtés. C’est l’une des décisions les plus importantes de leur vie, laquelle appelle en retour de faire preuve d’humanité et d’empathie à leur endroit. »
Selon les centrales syndicales, le gouvernement est en train de « rompre sa part du contrat en leur retirant brusquement l’un des leviers d’intégration les plus importants : l’apprentissage de notre langue commune, le français. Sans elle, ils font également face à une embûche supplémentaire pour faire reconnaître et respecter leurs droits ».
Les signataires rappellent également que ce sont les membres du personnel scolaire qui travaillent auprès de ces personnes qui sont en première ligne pour recevoir leurs angoisses et leurs interrogations, alors qu’eux-mêmes subissent les conséquences de cette décision. « Nous savons déjà qu’ils seront plusieurs centaines à perdre leur emploi tandis que bien d’autres verront leur tâche être considérablement amputée. »
Alors que le gouvernement exige désormais un meilleur niveau de français pour les néo-Québécois, il leur coupe les ailes en diminuant drastiquement les différents services en francisation.
« [N]ous appelons le gouvernement du Québec à mettre fin immédiatement à la crise et lui demandons de redresser le financement de la francisation, afin qu’elle permette la pleine intégration des personnes immigrantes à la société québécoise. »
Pour lire l’intégrale de la lettre ouverte :
*Les signataires de la lettre intitulée Quel avenir pour la francisation? sont Nadine Bédard-St-Pierre, première vice-présidente de la CSQ, Caroline Senneville, présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Denis Bolduc, secrétaire général de la Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ), Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Paul Doyon, premier vice-président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), et Karl Blackburn, président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec (CPQ).