Éducation
Fin du « déboulage » : un gain important obtenu
3 septembre 2024
Le ministère de l’Éducation vient d’annoncer la fin du « déboulage », une pratique dénoncée depuis plusieurs années par la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et ses syndicats affiliés. Ceux-ci ont remis de la pression afin d’inciter le gouvernement à ouvrir un chantier sur l’évaluation des apprentissages pour que cessent les pratiques illégales de promotion automatique, comme celle-ci.
Qu’est-ce que le « déboulage »? Cette pratique, qui vise principalement les élèves du deuxième cycle du secondaire ayant des matières en échec, consiste à consentir la réussite et l’attribution des unités d’un cours d’un niveau inférieur à la suite de la réussite d’un cours de niveau supérieur dans la même matière. Cela a un effet sur la composition de la classe puisque l’enseignante ou l’enseignant doit veiller à la réussite d’un élève n’ayant pas suffisamment d’acquis préalables.
La FSE-CSQ, qui n’a jamais été d’accord avec cette pratique, considère celle-ci comme une façon de « faire passer les élèves par en dessous » en contournant l’article 28 du Régime pédagogique de l’éducation préscolaire, de l’enseignement primaire et de l’enseignement secondaire. Celui-ci prévoit que « au second cycle de l’enseignement secondaire, le passage de l’élève d’une année à l’autre s’effectue par matière s’il s’agit d’un élève du parcours de formation générale ou du parcours de formation générale appliquée ». Le Ministère a confirmé que le déboulage cessera dès cette année pour les cohortes de 3e et 4e secondaires, puis l’an prochain pour l’ensemble du 2e cycle.
En juin dernier, dans le cadre de la relance de son offensive professionnelle et pédagogique, la FSE (CSQ) et ses syndicats affiliés avaient lancé une pétition pour la refonte de l’évaluation des apprentissages. Dans cette pétition signée par plus de 21 000 enseignantes et enseignants, la Fédération réclamait « que cessent les pratiques illégales de promotion automatique des élèves n’ayant pas les acquis nécessaires » et « que l’expertise pédagogique et le jugement professionnel des enseignantes et enseignants en évaluation des apprentissages soient respectés ».
La décision de mettre fin au « déboulage » est donc accueillie favorablement par la FSE-CSQ, qui y voit un premier pas vers son objectif de voir cesser ces pratiques illégales. « C’est un début très encourageant! Nous continuons nos démarches afin de revoir l’évaluation des apprentissages dans son ensemble, en nous assurant qu’elle retrouve tout son sens. L’évaluation doit servir les apprentissages des élèves, et non être à la merci des enjeux d’organisation scolaire », a conclu la vice-présidente de la Fédération, Karine Nantel.
En savoir plus
Lisez l’article publié sur le sujet dans le Journal de Québec ou regardez l’entrevue accordée par le président de la FSE-CSQ à TVA.