Congrès

Éric Gingras fait le point en amont de l’ouverture du Congrès

25 juin 2024

« Nous assistons à une perte de confiance de plus en plus prononcée à l’égard des institutions, qu’il s’agisse des gouvernements, du système de justice, des médias, des services publics ou, oui, même des organisations syndicales. Cette perte de confiance contribue à fragmenter le bien commun », a fait valoir le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Éric Gingras, dans une rencontre avec la presse en amont de l’ouverture du 44e Congrès de la CSQ.

Par Maude Messier, conseillère CSQ | Photo : Pascal Ratthé

Cultiver la confiance dans les institutions sera donc au cœur des réflexions et des débats des quelque 1 000 congressistes réunis à Québec pour les prochains jours. Pour la Centrale, il faut freiner le cynisme ambiant et rebâtir cette confiance pour poursuivre le développement d’une société plus démocratique, plus juste et plus équitable.

Comment s’y prend-on?

« Un congrès, c’est le moment où une centrale syndicale comme la nôtre se penche sur les priorités et les stratégies qui guideront ses actions pour les trois prochaines années. C’est aussi l’occasion de travailler ensemble et d’enrichir les discussions, avec la participation des personnes déléguées, de récolter leurs idées, leurs réflexions et leurs suggestions pour nourrir le plan d’action de la CSQ pour le prochain triennat. Mais surtout, on s’assure d’être vraiment au diapason des membres, parce que notre grande inspiration, à la CSQ, ce sont eux! »

Les travaux seront articulés autour de cinq axes, soit renforcer le sentiment de sécurité, améliorer la représentativité et le dialogue social, encadrer l’intelligence artificielle, soutenir l’éducation et améliorer la cohésion interne.

« Quand on est occupé à survivre à son quotidien et au travail, toute l’énergie y passe, et c’est difficile de voir plus loin que demain matin et de se projeter dans l’avenir. C’est la situation dans laquelle se trouve une grande proportion de nos membres. Une situation qui isole, replie et divise. Ce n’est pas seulement en négociation qu’on peut faire la différence. Les négos ne règlent pas tout dans nos milieux et dans nos réseaux publics. Au-delà des conditions de travail, on a aussi un rôle important à jouer. Une centrale syndicale, c’est un acteur social. »

Une participation historique, un dynamisme évident

La Centrale enregistre une participation record pour ce 44e congrès, avec plus de 1 000 personnes déléguées, qui en sont d’ailleurs, pour la grande majorité, à leur première participation à un congrès syndical.

« Le bon côté des choses, c’est qu’on sent vraiment un dynamisme nouveau dans nos rangs. Les gens s’intéressent à leurs conditions de travail et de vie. La mobilisation de la dernière négociation du secteur public a laissé des traces manifestes. Et pour eux comme pour nous, il est évident que nous ne pouvons pas laisser les choses aller et nous croiser les bras pendant quatre ans. Le collectif, c’est la réponse à l’effritement du “nous”. Et c’est aussi l’intérêt d’être rassemblés en centrale. Inspirés par nos membres, nos syndicats affiliés et nos fédérations, à la CSQ, ensemble, on prend les devants! »