Syndicalisme
Éric Gingras en tournée en Gaspésie
7 octobre 2024
De passage en Gaspésie la semaine dernière, le président de la CSQ, Éric Gingras, est allé à la rencontre de militantes et militants des réseaux scolaire, collégial et de la santé, notamment à l’occasion de deux rassemblements, à Gaspé et à Paspébiac.
Par Maude Messier, conseillère CSQ
À 20 oC, la température en Gaspésie en ce début du mois d’octobre avait de quoi surprendre… Elle avait de quoi inquiéter aussi parce qu’il faisait chaud dans les écoles. Le sujet a d’ailleurs beaucoup fait jaser pendant la tournée de trois jours du président de la Centrale dans la région.
Invité par le Syndicat des travailleurs de l’éducation de l’Est du Québec (STEEQ-CSQ), Éric Gingras a visité différents établissements d’enseignement de la région. Il a pris la parole à l’occasion du conseil des personnes déléguées du secteur Chic-Chocs également. Il a remercié la présidente du STEEQ-CSQ, Anne Bernier, pour l’invitation et l’organisation de la tournée en Gaspésie, ainsi que les personnes déléguées, les personnes militantes et les membres avec qui il a pu échanger. « C’est toujours un moment privilégié et important parce que c’est votre voix que la CSQ porte. »
Quand les buttes de neige font la une
Il n’y a pas que la température qui a alimenté les conversations. La trop grande importance accordée par le ministre de l’Éducation aux buttes de neige et au roi de la montagne a aussi déclenché des discussions. Cette situation est symptomatique de la gestion à la pièce en mode réactif du gouvernement, alors que les enjeux ne manquent pourtant pas en Gaspésie, comme ailleurs au Québec.
La violence, le harcèlement, l’intelligence artificielle, la ventilation, les effets de la pénurie de personnel, les services aux élèves en difficulté, les projets particuliers, les écrans…, ces sujets, qui teintent le quotidien des membres, ont été abordés par ceux-ci avec le président de la CSQ.
« Il faut arrêter de gérer le réseau à la petite semaine. Le temps est venu de s’asseoir tous ensemble, gouvernement, syndicats, directions d’établissements, parents, chercheurs et experts, et de mettre toutes les cartes sur la table. Faire de l’éducation une priorité nationale, c’est un choix politique et social, et tout le monde a un rôle à jouer. Le Québec est mûr pour une grande réflexion en éducation, pour établir un plan pour les quelque quinze prochaines années. Notre réseau a grandement besoin de vision et de leadership. On entend de plus en plus de voix le dire aussi. On fait le pari que c’est aussi ce que veut la majorité des Québécoises et des Québécois », a fait valoir Éric Gingras.
Le scénario d’un film qu’on ne veut plus voir
Sans brandir haut et fort le spectre du retour de l’austérité, il n’en demeure pas moins que les annonces de restrictions budgétaires faites cet été quant aux nouvelles constructions et à la rénovation des bâtiments inquiètent. C’était d’ailleurs très clair dans les échanges avec le personnel, toutes catégories d’emploi confondues. Selon le président de la CSQ, on a joué dans ce mauvais film trop souvent et les séquelles de ces mauvaises décisions politiques hantent encore aujourd’hui nos réseaux.
« La vérité, c’est qu’on commence à peine à se sortir la tête de l’eau avec la dernière négo. Elle aura permis de donner une impulsion nouvelle qu’il faudra mettre à profit pour les mois à venir. On a tellement dit qu’il fallait investir dans nos réseaux, que c’était un choix politique. Et la pire des choses à faire, c’est de contraindre, couper et jouer sur les mots en disant que ça n’affectera pas les services. Il reste beaucoup de travail en dehors de la négociation des conventions collectives. On ne règle pas en une seule négociation ce qui a été détruit pendant plus de vingt ans. Et, à la CSQ, nous n’avons pas l’intention de rester les bras croisés en attendant la prochaine négociation dans trois ans! », a dit Éric Gingras.
Construire l’avenir
La Centrale sort tout juste de son congrès qui proposait une réflexion sur la perte de confiance dans les institutions. À la CSQ, on croit qu’il faut freiner le cynisme ambiant, qui fragilise le tissu social, politique et économique, et rebâtir cette confiance pour poursuivre le développement d’une société plus démocratique, plus juste et plus équitable, partout à travers le Québec. C’est aussi ça, l’intérêt commun. Et ça commence en éducation.
Travailler dans le réseau de l’éducation, c’est participer au développement et à l’accomplissement des jeunes. C’est aussi façonner l’avenir du Québec, d’une certaine façon, et prendre part à un projet collectif stimulant et mobilisateur.
« Cette fierté était bien visible dans les yeux de celles et de ceux que j’ai rencontrés en Gaspésie. Profs, personnel de soutien et professionnels se préoccupent des difficultés à attirer plus de monde pour travailler dans le réseau, bien conscients que c’est une partie importante de la solution. Mais ils n’entendent pas parler des solutions à ce qui mine, use et gruge. Et sans changements de ce côté, il sera toujours difficile d’attirer et de retenir le personnel. Nous, ce qu’on veut, c’est parler d’éducation, pour de vrai, de la réussite éducative des jeunes et d’égalité des chances », a conclu Éric Gingras.
À quand une grande réflexion en éducation pour bâtir un plan?
Écoutez l’entrevue d’Éric Gingras à ICI Radio-Canada :