Montréal, 3 octobre 2014 – Les organismes formant la Coalition pour les droits des peuples autochtones du Québec invitent leurs membres et les Québécoises et Québécois à répondre en grand nombre à l’appel fait par Femmes autochtones du Québec conjointement avec la Marche mondiale des femmes et Missing Justice pour participer aux vigiles organisées à travers la province le samedi 4 octobre 2014.
Ces vigiles rendent hommage aux femmes autochtones et assassinées partout au Canada, et permettent d’offrir solidarité et appui aux familles. Elles constituent aussi un moment propice pour réclamer aux gouvernements ce que les groupes de femmes autochtones souhaitent, un plan d’action national incluant une commission nationale d’enquête. Les membres de la Coalition appuient cette demande depuis de nombreuses années.
« Il est primordial que les femmes, les familles et les communautés autochtones puissent être entendues dans le cadre d’une commission. Comprendre les racines profondes de la discrimination systémique à laquelle font face les femmes autochtones est un devoir pour faire respecter leur dignité et leur sécurité », dit Viviane Michel, présidente de Femmes autochtones du Québec.
« De nombreuses tribunes de l’ONU, des pays alliés du Canada tels les États-Unis et le Royaume-Uni, ont demandé au Canada de mettre fin à la violence faite aux femmes autochtones. Ceci est le dossier le plus lourd en matière de droits humains pour le Canada, et il est inacceptable que le gouvernement n’en reconnaisse pas l’ampleur et n’agisse pas » conclut Béatrice Vaugrante, directrice générale d’Amnistie internationale Canada francophone.
Informations sur l’ampleur de la violence
Des données officielles de la GRC publiées cette année révèlent que les femmes et filles des Premières Nations, les Métisses et les Inuit sont plus à risque que tout autre groupe de femmes au Canada. À titre d’exemple, 1 017 femmes et filles autochtones ont disparu ou ont été assassinées entre 1980 et 2012. De plus, on est toujours sans nouvelles de 105 femmes qui ont disparu dans des circonstances inexpliquées ou suspectes.
Au cours de la dernière décennie, alors que le taux d’homicide est en baisse partout au Canada, le nombre de femmes et de filles autochtones assassinées est six fois plus élevé que chez les non autochtones.
Le rapport de la GRC émis en mai dernier constitue une première en ce qui a trait à la compilation de données à l’échelle nationale sur le niveau de violence dont sont victimes les femmes et les filles autochtones. Ces résultats sont toutefois grandement sous-estimés, car il y a des failles dans l’information détenue par la police.
Le rapport de la GRC n’inclut pas le décès de femmes autochtones où la mort n’a pu être reliée à un crime hors de tout doute. Les policiers ne sont pas adéquatement formés pour identifier formellement l’identité autochtone des victimes ; il est donc possible que certains crimes n’aient pas été répertoriés correctement.
La GRC ne fait aucune distinction entre les femmes des Premières Nations, les métisses et les Inuit, et ne tient pas compte de l’endroit où les crimes sont commis, que ce soit sur les réserves ou à l’extérieur de celles-ci.
Pour connaitre les lieux des vigiles au Québec : http://4octobre2014.mmfqc.org/
Les membres de la Coalition
Amnistie internationale Canada francophoneAssemblée des Premières Nations du Québec et du LabradorCentrale des Syndicats du QuébecChantier de l’économie sociale du QuébecConfédération des Syndicats NationauxConseil Central Montréal Métropolitain-CSNFédération des Femmes du QuébecFemmes Autochtones du QuébecFront d’action populaire en réaménagement urbain FRAPRULigue des droits et libertésRegroupement des centres d’amitié autochtones du Québec