Montréal, le 13 juin 2019. – Une enquête menée par la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ) auprès de ses membres révèle que plusieurs d’entre eux souffrent de plus en plus d’épuisement causé par la surcharge de travail et le manque de personnel.
La FPPC-CSQ a distribué un questionnaire auprès de ses 1 300 membres auquel
572 d’entre eux ont répondu. L’objectif était de vérifier les effets de la charge de travail sur le personnel professionnel.
La première constatation qui ressort des réponses reçues est que la grande majorité des répondantes et répondants doivent faire des heures supplémentaires pour pouvoir mener à bien leur travail. En effet, 85 % d’entre eux ont effectué des heures supplémentaires au cours des six derniers mois. En moyenne, on parle de 6,5 heures supplémentaires réalisées chaque semaine, soit l’équivalent de près d’une journée de travail complète. Plus du tiers (2,3 heures) de ces heures de travail supplémentaires ne sont jamais déclarées et donc non rémunérées par l’employeur.
Les témoignages recueillis dans le cadre de l’enquête révèlent un état de surcharge chronique, une répondante affirmant que « ce n’est pas un épisode de surcharge, mais plutôt un emploi de surcharge ».
Répercussions sur la santé
Cette surcharge de travail n’est pas sans conséquence puisque 52,5 % des répondantes et répondants ont dit se sentir complètement épuisés à la fin de leur journée de travail, et ce, au moins une fois par semaine au cours des six derniers mois.
La situation est suffisamment sérieuse pour avoir conduit près d’une personne professionnelle sur trois à recourir à du soutien psychologique lors de la dernière année, soit par l’entremise du Programme d’aide aux employés ou auprès d’une ressource professionnelle externe. Malheureusement, elles et ils sont plusieurs à tomber sous la pression, la surcharge de travail engendrant des absences plus longues pour des motifs médicaux alors que 7,7 % des personnes questionnées ont dû s’absenter pour un mois entier ou plus au cours de la dernière année.
D’autres répondantes et répondants, soit 15,6 % d’entre eux, afin de prévenir notamment un éventuel arrêt de travail complet pour cause de maladie, ont préféré se prévaloir au cours de la dernière année du programme volontaire de réduction du temps de travail.
Répondre aux besoins des cégeps et de la population étudiante
Sur le plan des solutions, les témoignages recueillis sont sans équivoque, la première mesure à envisager est l’ajout de professionnels au sein des équipes. Des effectifs supplémentaires sont nécessaires afin de permettre aux collèges de réaliser leur mission et de maintenir un niveau d’offre de service adéquat pour les étudiantes et étudiants.
Pour la présidente de la FPPC-CSQ, Suzanne Tousignant, le constat posé par les résultats de cette enquête est clair : « Les directions des collèges doivent prendre des moyens pour diminuer la charge de travail imposée au personnel professionnel. Nos membres nous le disent, la charge de travail actuelle est malsaine et affecte leur santé. Les employeurs ont la responsabilité d’assurer la santé de leur personnel. »
La surcharge de travail au cœur de la négociation
La présidente de la FPPC-CSQ effectue présentement une tournée de consultation auprès de l’ensemble des syndicats de la fédération et de leurs membres afin de préparer la prochaine négociation. « La surcharge de travail fait partie de nos préoccupations et nous sommes en train d’établir une série de mesures que nous réclamerons lors de nos discussions à venir avec l’employeur », conclut Suzanne Tousignant.