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Encadrement de l’IA : le Conseil de l’innovation dépose son rapport
7 février 2024
« L’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans le travail promet des avantages, tels que l’amélioration de la productivité, mais pose aussi des risques de gestion inadéquate et de perte d’emplois », révèle le Conseil de l’innovation du Québec dans son rapport, déposé le 5 février 2024, qui résulte d’une réflexion collective sur l’encadrement de l’IA au Québec.
Sous la direction de l’innovateur en chef du Québec, Luc Sirois, et en collaboration avec 15 coresponsables, dont notamment le président de la Centrale des syndicats du Québec, Éric Gingras, le Conseil a rassemblé près de 250 expertes et experts et membres de la société civile, récolté plus de 420 contributions citoyennes et réuni près de 1500 personnes dans le cadre d’un forum public afin d’échanger et de développer des orientations pertinentes pour le Québec.
Le rapport Prêt pour l’IA : Répondre au défi du développement et du déploiement responsables de l’IA au Québec est le fruit de ces travaux.
Douze recommandations majeures
Le rapport propose une série de 12 principales recommandations, appuyées par 25 recommandations complémentaires, visant à assurer le développement et l’utilisation responsables de l’IA au Québec autour de 5 grands axes : encadrer, anticiper, former, propulser et positionner. Il souligne l’importance cruciale d’une approche centrée sur l’humain pour le développement de cette technologie et insiste sur le besoin de créer des politiques qui encouragent l’innovation tout en protégeant proactivement les citoyennes et les citoyens.
L’encadrement de l’IA par des politiques
Lors du dévoilement du rapport, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a dit que « le Québec est l’un des chefs de file mondiaux en matière d’intelligence artificielle » et qu’« il est impératif d’avoir [cette technologie], mais encadrée, arrimée à nos besoins, avec une gouvernance digne de confiance ». « On veut un cadre, mais un cadre qui ne freine pas l’innovation, la création de richesse socioéconomique. »
Le rapport appelle d’ailleurs le gouvernement du Québec à entamer rapidement des travaux pour mettre en place une loi destinée à encadrer l’IA.
Dans une entrevue accordée à La Presse, Luc Sirois a mentionné avoir été surpris par la qualité des échanges et des réactions dans les travaux, notamment avec les syndicats. « C’est remarquable. Dans les assemblées avec les travailleurs, je m’attendais à des expressions émotives sur les menaces de l’IA. Mais les travailleurs avaient une réflexion très nuancée. Ils étaient plus loin que ça », a-t-il confié.
Rappelons que le président de la CSQ a copiloté le groupe de travail responsable de mettre en lumière les effets possibles de l’IA sur le marché du travail et de l’emploi au Québec. C’est d’ailleurs un dossier qui préoccupe la Centrale, qui, en collaboration avec ses fédérations de l’enseignement supérieur, a présenté un avis sur le sujet en juin 2023, lors d’une consultation sur les enjeux pédagogiques et éthiques de l’utilisation de l’IA.