Action féministe, Société, Travail

En action pour les victimes de violence conjugale

30 janvier 2025

« Lorsqu’on a adopté le nom du comité et du Réseau d’action féministe, on voulait mettre l’accent sur l’importance de la mobilisation », a dit la vice-présidente de la CSQ, Nadine Bédard-St-Pierre, lors de l’ouverture d’une rencontre du Réseau d’action féministe à Montréal, le 30 janvier 2025. Comme pour répondre à cet appel, une centaine de militantes et de personnes alliées se sont rassemblées dans les rues de Montréal pour exiger des mesures concrètes contre la violence conjugale.

Par Félix Cauchy-Charest, conseiller CSQ

Avec des partenaires de l’Intersyndicale des femmes, la mobilisation avait pour but de réclamer l’ajout de 10 jours d’absence rémunérés pour les victimes de violence conjugale dans la Loi sur les normes du travail.

Le rassemblement a traversé le centre-ville jusqu’au bureau du premier ministre François Legault, où des interventions ont mis en lumière l’urgence d’une telle mesure. « En 2024, il y a eu 25 féminicides. De ce nombre, 13 étaient liés à des cas de violence conjugale, a rappelé Nadine Bédard-St-Pierre. Ces 10 jours d’absence ne sont pas un luxe, mais une question de survie pour des milliers de travailleuses. Le ministre du Travail, Jean Boulet, nous dit qu’il a entendu et compris notre demande, maintenant, il serait temps qu’il agisse! »

Cette revendication, portée de longue date par la CSQ et l’Intersyndicale des femmes, trouve un écho grandissant alors qu’une femme sur trois subit de la violence conjugale et que la moitié d’entre elles en souffrent aussi au travail. « Cette mobilisation montre notre détermination à protéger les victimes et à leur offrir des conditions qui leur permettent de fuir un environnement toxique », a renchéri Sophie Ferguson, deuxième vice-présidente du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

Dix jours : un minimum pour se sortir de la violence

Présidente du Syndicat de l’action collective – région Montréal (SAC-MTL-CSQ) et intervenante pour SOS violence conjugale, Jesse Rochon-Dupras rappelle que, pour l’instant, les victimes de violence ne peuvent compter que sur deux jours en cas de violence conjugale, « à condition de ne pas avoir pris de congé maladie ou de congé pour responsabilité parentale ». Elle a rappelé que « l’Ontario, la Colombie-Britannique et le Manitoba offrent, pour leur part, cinq jours aux victimes. C’est bien, mais on peut faire mieux! »

L’intervenante, qui connaît mieux que personne la réalité du terrain, souligne que « deux jours, ce n’est même pas assez pour prendre conscience de sa situation! Alors, trouver une place en hébergement et faire toutes les démarches pour réorganiser sa vie et se sortir des situations de violence, on n’y pense même pas! » Elle a aussi dit que la rareté des logements abordables se répercute sur l’offre d’hébergement des ressources d’aide et sur l’accès aux services. « C’est un problème de société », a-t-elle résumé.

Les membres de la CSQ, aux côtés de nombreux alliés syndicaux et communautaires, envoient un message clair au gouvernement : il est temps d’agir. En modifiant la Loi sur les normes du travail, le Québec pourrait faire un pas décisif vers un soutien plus juste et efficace aux victimes de violence conjugale.

Voici quelques images de la mobilisation :