Montréal, le 13 novembre 2019. – « Les infirmières praticiennes spécialisées (IPS) sont des partenaires essentielles au bon fonctionnement de notre système de santé québécois et la population du Québec ne peut que bénéficier de la pleine reconnaissance de leur expertise et de leur autonomie professionnelle. »
Telle est la position défendue par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ) dans le mémoire de la CSQ qui vient d’être soumis à la Commission de la santé et des services sociaux dans le cadre des consultations particulières et des auditions publiques sur le projet de loi no 43.
La présidente de la CSQ, Sonia Ethier, précise d’ailleurs que cette pleine reconnaissance professionnelle pour les IPS était une revendication exprimée à plusieurs reprises par la Centrale et la FSQ-CSQ. « Nous avons salué la volonté de la ministre de décloisonner les professions et sa décision d’accroître, enfin, les activités que pourront exercer les IPS en toute autonomie, notamment le fait qu’elles pourront désormais diagnostiquer les maladies courantes, déterminer des traitements médicaux et effectuer le suivi de certaines grossesses. Assurer une meilleure utilisation des ressources professionnelles en santé ne peut qu’améliorer globalement notre système de santé et de services sociaux. »
Questions en suspens
La présidente de la FSQ-CSQ, Claire Montour, ajoute toutefois que, si l’élargissement du champ d’exercice des IPS constitue une étape importante vers leur pleine reconnaissance professionnelle, plusieurs questions demeurent encore en suspens. « Nous nous interrogeons notamment sur les diverses modalités de mise en œuvre de leurs responsabilités professionnelles. C’est clair que nous surveillerons attentivement les travaux à venir, notamment en ce qui concerne les enjeux de collaboration interprofessionnelle. »
Appel à la prudence
La CSQ et la FSQ-CSQ invitent le gouvernement à la prudence quant aux expectatives d’amélioration de l’accès aux services grâce au déploiement des IPS. « C’est évident que l’amélioration de l’accès aux soins et aux services de santé ne passe pas uniquement par les IPS, qui, rappelons-le, ne sont toujours pas en nombre suffisant. La ministre McCann souhaite apporter des solutions durables pour améliorer l’accès aux soins et aux services de santé. Or, cela implique la mise en place d’un ensemble de mesures interreliées, tant pour maintenir, voire augmenter, le nombre d’entrées dans la profession infirmière, pour préserver un bon taux de rétention des IPS dans le réseau, que pour éviter leur éventuel épuisement professionnel. »
Aussi, Sonia Ethier et Claire Montour recommandent au gouvernement de rehausser et de stabiliser dès maintenant le financement des établissements de santé afin qu’ils puissent afficher des postes à temps complet décents et attrayants. Il faut également investir rapidement et de façon durable dans le réseau de l’enseignement supérieur afin d’atteindre les objectifs de diplomation des IPS et répondre aux besoins grandissants en matière de soins de santé. « Pour nous, le déploiement des IPS ne doit servir d’aucune façon à compenser les dysfonctionnements systémiques actuels dans le réseau de la santé », met en garde la présidente de la FSQ-CSQ.
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