Syndicalisme
Édito du président | Ce qui nous différencie de nos voisins du Sud: des services publics forts!
8 février 2025
Par Éric Gingras, président de la CSQ
Le premier ministre François Legault a fait une déclaration ministérielle plus tôt cette semaine pour faire le point sur la menace tarifaire et l’incertitude qui planent sur l’économie du Québec.
Il a clairement placé l’économie au sommet d’une hiérarchie. Quand on parle de projets de construction et d’industries, de développement économique, de nouveaux marchés, il est question d’investissements. Comme si l’éducation, l’enseignement supérieur, la santé et la petite enfance n’étaient pas en soi partie prenante de la création de la richesse au Québec. Nos réseaux publics sont considérés comme des dépenses, c’est ça, le grand paradoxe du Québec!
Nous sommes en pleines consultations prébudgétaires, et la trame narrative qui nous amène vers le prochain budget du Québec se dessine déjà. Le gouvernement s’apprête à déployer en grande pompe énergies et ressources pour les « bonnes jobs ». Pour les entreprises, il y a du financement. Mais pour les postes de nos réseaux, qui sont occupés à 80 % par des femmes, il y a des coupes pour atteindre le déficit zéro. Pour construire des barrages, il y a de l’argent; pour les réseaux publics, il y a des compressions budgétaires et des gels d’embauches.
Soyons clairs : le nouveau président américain est imprévisible, l’incertitude économique est bien réelle, il y aura des turbulences et des moments difficiles. Il faut pouvoir soutenir nos entreprises, développer notre économie et miser sur les forces du Québec, partout, dans toutes les régions. Il faut se tenir debout, mais il faut le faire ensemble!
Ce qui nous différencie de nos voisins du Sud, ce sont justement des services publics forts. On éduque les tout-petits, on soutient la réussite éducative de nos jeunes, on développe leur potentiel et leur esprit critique, on forme des citoyennes et des citoyens, on prend soin des malades, des plus démunis. Les Québécoises et les Québécois peuvent compter sur des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs pour s’occuper d’eux et de leur famille, dans les aléas de leur vie, de leur quotidien. Plus qu’un filet social, nos réseaux publics sont le tissu de notre cohésion sociale.
Ce n’est pas parfait, c’est évident. On peut faire encore mieux. Mais chose certaine, on fait partie de la solution et de la suite des choses pour ce Québec de demain dont parle le premier ministre.
Nous sommes au seuil d’une période importante et décisive où les choix politiques doivent être les bons. L’économie, les travailleuses et les travailleurs et nos réseaux publics forment un tout. C’est d’ailleurs ce qui fait notre force comme société et c’est pourquoi nous répondrons toujours présent.