Montréal, le 30 novembre 2022. – La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) émet une déclaration publique de son président, Éric Gingras, à la suite du discours inaugural du premier ministre François Legault :
« Nous entendons l’appel du gouvernement à ce que les syndicats fassent partie de la solution et nous répondons évidemment présents. Dans l’intérêt des travailleuses et des travailleurs et de celui de l’ensemble des Québécoises et des Québécois. Mais le gouvernement doit aussi comprendre qu’être positifs et constructifs, ce n’est pas toujours dire oui à tout! C’est aussi ça, le dialogue social : écouter et tenir compte de ce que nous avons à proposer et travailler ensemble à développer des solutions. Nous continuerons à faire notre travail et à le dire lorsque de mauvaises décisions ou orientations nous seront imposées.
Les Québécoises et les Québécois veulent des réseaux publics qui puissent fournir les services auxquels ils s’attendent. Il y a consensus au sein de la population pour attirer et retenir le personnel dans nos différents réseaux, en éducation, en petite enfance, en santé et en enseignement supérieur. Les effets de la pénurie de main-d’œuvre se font ressentir absolument partout, et il faut mettre tous les moyens pour trouver des solutions.
Du côté de la santé, le gouvernement a réitéré ses intentions quant au recours aux services privés. Cela peut sembler tentant pour le gouvernement, mais nous l’invitons à se méfier du chant des sirènes et nous insistons sur le fait que nous serons vigilants. Nous rappelons aussi que, pour susciter un réel changement, il faut miser sur la collaboration avec les gens des milieux. Nous partageons par ailleurs les déclarations du premier ministre quant à la nécessité d’augmenter les transferts fédéraux en santé pour s’assurer d’une part plus équitable du financement du réseau de la santé.
À quelques reprises, monsieur Legault a souligné l’importance des valeurs québécoises et de la cohésion nationale. Il est indéniable que celle-ci passe par une ouverture à l’autre et le respect mutuel. Nous saluons donc le changement de ton du gouvernement face à l’immigration. De plus, nous comptons travailler avec lui à la protection de la langue française comme langue commune au Québec.
D’autre part, si le premier ministre est sérieux en affirmant que l’environnement est une priorité pour son gouvernement, il ne lui suffira pas de rendre l’économie plus verte pour faire face à l’urgence climatique : il faut également la mettre au service de l’environnement et des gens.
En terminant, impossible de passer sous silence le fait que ce discours inaugural contenait bien peu d’indications quant à l’éducation, tant pour le réseau scolaire qu’en enseignement supérieur. Nous restons donc sur notre appétit, d’autant plus que le premier ministre en faisait une priorité le soir même des élections. Au-delà des nécessaires investissements additionnels pour les bâtiments, nous avons évidemment beaucoup d’attentes de ce côté. Et nous lui rappelons que de favoriser certaines catégories d’emplois par rapport à d’autres pour attirer et retenir du personnel, ce n’est pas une solution structurante. » – Éric Gingras, président de la CSQ