Société

Des pistes pour mieux répartir la richesse

8 novembre 2024

La concentration de la richesse dans les mains d’une minorité inquiète de plus en plus au Québec. Dans une lettre ouverte publiée dans La Presse, près d’une vingtaine d’économistes, dont ceux de la CSQ, affirment qu’« entre 2019 et 2023, les familles faisant partie des 10 % les plus riches ont capté à elles seules 32 % de l’augmentation de la richesse au Québec, contre seulement 11 % pour les 40 % les plus pauvres. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg! »

Les signataires soulignent que les débats sur les inégalités se concentrent trop souvent sur les revenus, laissant de côté le patrimoine, alors que ce dernier est bien plus inégalitaire.

Bien que le Québec se distingue par une plus grande égalité des revenus après impôts, comparé aux autres provinces, il accuse un retard en matière de redistribution des patrimoines. Cette situation s’explique par une fiscalité qui vise davantage les revenus que la richesse accumulée.

Dans un contexte où les défis sociaux et environnementaux s’accentuent – de la crise du logement à l’insécurité alimentaire, en passant par les impacts des changements climatiques –, les auteurs jugent crucial d’adopter des politiques qui répartissent mieux la richesse. Cela permettrait non seulement de renforcer les finances publiques, mais aussi de réduire les tensions sociales. « Il nous apparaît essentiel d’améliorer les capacités qu’ont les différents ordres de gouvernement pour affronter de telles crises », écrivent les signataires.

Les économistes suggèrent d’explorer différentes pistes, comme une taxation accrue des gains liés à la hausse des valeurs immobilières pour financer des logements collectifs et atténuer la crise du logement. Ils proposent aussi de revoir la fiscalité des successions, particulièrement au moment où le Québec va connaître un transfert intergénérationnel de patrimoine sans précédent.

Sur le plan international, ils invitent le Québec à s’inspirer des initiatives pour un impôt minimal sur les grandes fortunes, qui suscitent de plus en plus d’adhésion. Enfin, ils insistent sur la nécessité d’obtenir des données précises sur la répartition de la richesse, notamment pour évaluer les patrimoines très élevés. Pour les signataires, cette prise de conscience est essentielle pour orienter les décisions politiques, car l’inaction, face à de tels écarts de richesse, ne saurait être une option.

Lisez l’intégrale de la lettre ouverte publiée dans La Presse.