Montréal, le 6 mai 2021. – Réagissant à l’annonce du gouvernement du Québec du Plan de relance pour la réussite scolaire, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) qualifie de modestes les sommes annoncées, compte tenu de l’explosion des besoins dans le contexte de la pandémie de la COVID-19, et même avant.
Ainsi, la présidente de la Centrale, Sonia Ethier, salue l’injection de 110 millions de dollars déjà prévue au budget, mais juge dès le départ que le montant sera insuffisant pour répondre à la hausse importante de la demande pour répondre aux besoins des élèves et du personnel. « Des investissements de moins de 40 000 dollars par établissement scolaire vont aider, mais ne suffiront pas à répondre aux problèmes structurels qui affligent nos réseaux.
« L’annonce d’aujourd’hui clarifie le plan de match jusqu’à l’été 2022, ce qui est une bonne chose. Toutefois, les besoins engendrés par la crise iront bien au-delà de ce moment. Dans cet esprit, nous attendons toujours un plan de match qui dépasse le moyen terme et qui ratisse plus large, en assurant un arrimage cohérent des diverses mesures gouvernementales visant à réduire les répercussions de la pandémie.
« Le plan prévoit un certain suivi de l’évolution de la situation et parle d’encourager la recherche, mais on ne doit pas focaliser uniquement sur les bonnes pratiques et les innovations pédagogiques. On a aussi besoin de recherches pour mieux comprendre comment la pandémie affecte les élèves et les adultes en formation en fonction de leurs différenciations socioéconomiques, ethnoculturelles et de genre afin de mettre en place des mesures appropriées et structurantes à plus long terme », explique Sonia Ethier.
Dans les mesures déployées, la CSQ souligne le 60 millions de dollars dédié au tutorat, mais émet des craintes, étant donné que le rattrapage et l’encadrement reposent presque exclusivement sur les épaules du personnel scolaire, qui est déjà surchargé. « Si la poursuite du programme national de tutorat est indiscutablement bienvenue, plusieurs questions demeurent sur le “comment” », dit Sonia Ethier.
Parmi les différentes mesures annoncées, la mise en place d’activités estivales, pour une durée de deux ans, est perçue positivement par la CSQ puisqu’elle aidera à amoindrir les pertes d’acquis des élèves lors de la période estivale. Toutefois, le montant de 5 millions de dollars consacré pour la réussite scolaire des élèves autochtones apparaît comme étant dérisoire et négligeable pour répondre aux besoins criants de ces communautés.
Les grands oubliés : la formation professionnelle et l’éducation des adultes
Une nouvelle fois, la CSQ déplore que la formation professionnelle (FP) et la formation générale des adultes (FGA) soient les grands oubliés de l’annonce d’aujourd’hui, malgré le dégagement de 7,2 millions de dollars réservés pour le tutorat. Pour la présidente de la Centrale, les sommes sont absolument insuffisantes. « Dans la dernière année seulement, beaucoup d’élèves en FP ou FGA ont quitté le réseau ou abandonné en raison de la pandémie. Devant ces nombreux abandons, les centres de formation professionnelle et d’éducation des adultes font face à une crise de leur financement et nécessitent un soutien financier plus important que jamais. L’ajout de sommes importantes, comme nous le réclamions lors du Rendez-vous pour la réussite éducative, aurait permis de pallier le manque de financement qui a été engendré par l’abandon des nombreux élèves. La formation professionnelle et la formation générale des adultes sont, malheureusement encore, les grands oubliés de l’annonce d’aujourd’hui », plaide la présidente de la CSQ.