Éducation
Des initiatives innovantes pour contrer l’homophobie et la transphobie en milieu scolaire
30 janvier 2025
Des initiatives et des politiques mises en place depuis quelque temps par le Cégep de Sherbrooke et le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) favorisent l’inclusion et permettent de lutter contre l’homophobie et la transphobie. L’expérience vécue dans ces différents milieux et des pistes de solutions concrètes pour favoriser des environnements inclusifs et sécuritaires ont été partagées dans le cadre d’un atelier, lors du colloque Bâtir des ponts pour l’inclusion organisé par la Table nationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie des réseaux de l’éducation.
Par Félix Cauchy-Charest, conseiller CSQ
Des politiques pionnières pour les élèves trans et non binaires
Les présentations ont commencé avec une mise en avant des initiatives du CSSDM, qui s’est distingué en 2016 comme précurseur dans l’élaboration de lignes directrices visant à protéger les droits des élèves transgenres et non binaires. Ces mesures incluent l’utilisation des prénoms choisis, la modification des dossiers scolaires et l’accès aux toilettes et aux vestiaires en fonction de l’identité de genre.
Avocate au CSSDM, Catherine Alix a détaillé le processus de création des politiques, marqué par des consultations avec des experts externes, une formation interne et une volonté claire de garantir un milieu sécuritaire pour tous les élèves. Elle a souligné l’importance de mécanismes clairs pour encadrer la mise en œuvre de ces mesures, tout en reconnaissant les défis liés à leur application. Ces initiatives ont trouvé écho chez des directions d’école qui assistaient au colloque.
Vers une culture inclusive au Cégep de Sherbrooke
Amélie Tremblay et Dominique Dubuc, respectivement coordonnatrice à la vie étudiante et professeure en biologie au Cégep de Sherbrooke, ont partagé l’expérience collégiale dans l’adoption de lignes directrices et d’une politique institutionnelle sur la diversité sexuelle et la pluralité des genres. Ces documents, élaborés en consultation avec des étudiantes et étudiants, des syndicats et du personnel enseignant, visent à ancrer une culture institutionnelle d’ouverture et d’inclusion.
Le cégep a mis en place des actions concrètes, telles que l’installation de toilettes neutres, un réseau d’alliés pour les étudiantes et étudiants ainsi que des formations continues pour le personnel. Dominique Dubuc a souligné que la politique ne se limite pas à une simple déclaration d’intention, mais cherche à transformer durablement les pratiques pédagogiques et administratives.
Défis et perspectives
Malgré ces avancées, plusieurs obstacles subsistent. Les intervenantes ont relevé la nécessité de renforcer la sensibilisation du personnel, d’adapter des outils administratifs aux réalités de genre et de prévoir des stratégies pour surmonter les résistances potentielles. Les discussions ont également abordé l’enjeu de l’autonomie professionnelle des enseignantes et enseignants dans l’intégration de ces notions dans leurs pratiques pédagogiques.
Une mission collective pour un avenir inclusif
L’atelier a permis de mettre en lumière les répercussions positives des politiques inclusives sur le bien-être des élèves et du personnel, tout en soulignant la responsabilité partagée des institutions éducatives. Les participantes et participants sont repartis avec des outils pratiques et des exemples inspirants pour poursuivre leurs efforts en faveur d’une éducation respectueuse des diversités.
Cet événement rappelle que la lutte contre l’homophobie et la transphobie ne se limite pas à une simple conformité légale, mais représente un levier puissant pour bâtir une société plus juste et équitable.