Montréal, le 17 décembre 2019. – Au lendemain des dépôts patronaux pour le personnel professionnel en vue du renouvellement de la convention collective pour les commissions scolaires francophones et anglophones, la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) estime que la proposition patronale ne contient aucune solution à la problématique d’attraction et de rétention des professionnelles et professionnels dans le réseau scolaire, alors que les commissions scolaires sont actuellement grandement affectées par la rareté de cette main-d’œuvre.
« “Gardez espoir, la cavalerie s’en vient!ˮ C’est ce qu’a lancé le ministre Roberge au printemps dernier, alors qu’il annonçait l’ajout de postes professionnels en milieu scolaire. Laissez-moi vous dire qu’il n’a rien à offrir à sa cavalerie dans ce dépôt : ni selles, ni foin, ni uniformes, pas même de chevaux, on est carrément à pied », déplore Jacques Landry, président de la FPPE-CSQ.
« S’il désirait recruter des professionnelles et professionnels en éducation pour contrer leur exode vers le lucratif secteur privé, le Conseil du trésor rate la cible de cent pieds. C’est plutôt une vague de désertion qui attend le réseau scolaire, alors qu’on attendait une bonification des seules conditions attirantes du secteur public : les avantages sociaux et la retraite. On nous propose plutôt de les décimer », poursuit Jaques Landry.
Du mépris
Les offres intersectorielles déposées la semaine dernière constituaient déjà une première marque de mépris de la part du Conseil du trésor envers le personnel professionnel, alors qu’il les exclut presqu’en totalité du Forum sur la réussite éducative. Il le prive d’une rétribution à la hauteur de son apport au réseau, lui qui a un impact majeur sur la réussite scolaire.
« Le dépôt de cette semaine ajoute l’insulte à l’injure, alors que le Conseil du trésor s’attaque de front à la sécurité d’emploi de certains professionnels et professionnelles, à qui il n’a plus que précarité sans fin à offrir. Il leur demande de sacrifier toujours plus des conditions de travail déjà désastreuses pour porter sur leur dos la surcharge entraînée par le manque d’effectifs et l’austérité des dernières années. À force de tirer sur l’élastique de la flexibilité des travailleurs, il va péter à la face du gouvernement », prévient Jacques Landry.
La FPPE-CSQ a des solutions, écoutez-les!
« Il faut significativement hausser la barre des conditions de travail et salariales pour attirer davantage de personnel professionnel auprès des élèves qui en ont grand besoin et qui ont droit à des services publics appropriés. La FPPE-CSQ propose des solutions durables et innovantes pour favoriser l’attraction et la rétention des professionnelles et professionnels en milieu scolaire et nous sommes prêts à les faire entendre. »
À ce chapitre, il est temps de mettre en place un véritable seuil de services professionnels dans le réseau scolaire. Le niveau de ressources doit être déterminé par les besoins des élèves et du réseau et cesser d’être la marge de manœuvre budgétaire.
La FPPE-CSQ estime qu’environ 2000 ressources doivent être ajoutées pour atteindre un seuil minimal fonctionnel de 5 ressources professionnelles par 1000 élèves, et ce, uniquement pour les services directs aux élèves. Il en faudra encore davantage pour tenir compte des facteurs de vulnérabilité de certaines écoles et des réalités régionales particulières.
Encore faudra-t-il attirer les professionnelles et professionnels en milieu scolaire.
« La partie est loin d’être gagnée. Et le plus grand perdant dans tout cela, c’est l’élève qui n’a pas les services dont il a besoin, tant au niveau de l’évaluation que du suivi et de l’intervention. La place d’un élève n’est pas sur une liste d’attente », conclut Jacques Landry.