Montréal, le 20 octobre 2022. – « Le porte-parole d’Héma-Québec, Laurent Paul Ménard, a tenu des propos qui ont profondément choqué et insulté nos membres infirmières et infirmières auxiliaires et qui en disent long sur sa propre ignorance de ce qui se passe réellement dans le réseau public de la santé. Nous sommes également sidérés de voir qu’il s’est abaissé jusqu’à tenter de récupérer le double infanticide de Laval pour diminuer le travail effectué par son personnel infirmier. C’est inacceptable, et il doit rapidement retirer ses propos et s’excuser publiquement. »
La présidente du Syndicat du personnel infirmier de Héma-Québec (SPI-CSQ), Nancy Landry, réagit ainsi à la déclaration faite hier dans les médias par Laurent Paul Ménard, qui laissait entendre que les infirmières et infirmières auxiliaires d’Héma-Québec ont des tâches qui valent moins cher que celles de leurs collègues du réseau public de la santé, faisant même référence au drame de Laval.
« Nous n’en revenons pas qu’un employeur qui manque de personnel et qui a de la difficulté à garder son monde et à attirer une relève puisse se permettre d’abaisser ainsi le travail effectué par ses infirmières et infirmières auxiliaires. Ce n’est pas surprenant que près de 30 % de son personnel ait démissionné au cours des 18 derniers mois seulement », déclare Nancy Landry.
Une méconnaissance frappante et injustifiée
Cette dernière ajoute que le porte-parole d’Héma-Québec a également fait la preuve de sa méconnaissance de ce qui se passe dans le réseau public, où toutes les infirmières et infirmières auxiliaires reçoivent le même salaire de base, soit celui que revendique le SPI-CSQ pour ses membres, et ce, peu importe le secteur d’activité. « Ce ne sont pas toutes des personnes qui voient des horreurs, qui sont en salle d’opération ou qui travaillent de nuit. Au contraire, plusieurs effectuent des tâches semblables à celles que nous faisons à Héma-Québec et de nombreuses autres travaillent dans des milieux où elles ne sont même pas en contact avec des patientes et patients. Mais toutes ont droit au même salaire », explique la présidente du SPI-CSQ.
L’art de tirer dans son propre but
Nancy Landry ajoute qu’au moment où tous les employeurs rivalisent pour tenter d’attirer des infirmières et infirmières auxiliaires, Héma-Québec tire dans son propre but en osant dévaloriser le travail de son personnel infirmier et en scandant sur la place publique qu’elle le rémunère moins bien et que c’est normal qu’il en soit ainsi. Elle tient à rappeler qu’Héma-Québec a toujours versé aux infirmières et aux infirmières auxiliaires le même salaire que celui qui prévaut dans le réseau public et que rien ne justifie que cela soit modifié, d’autant plus que leur travail est considéré comme un service essentiel.
Excuses demandées
En terminant, la présidente du SPI-CSQ juge profondément inacceptable et malheureux que le porte-parole d’Héma-Québec ait utilisé les graves événements vécus à Laval pour tenter d’influencer la négociation et demande à l’employeur de s’excuser publiquement.